Harun Farocki, né en 1944 à Neutitschein (aujourd'hui Novíý Jicín en République tchèque), a réalisé des films et des oeuvres audiovisuelles depuis la fin des années 60 et des installations depuis 1995 (soit plus d'une centaine d'oeuvres). De 1962 jusqu'à sa mort en 2014, il a vécu à Berlin, comme cinéaste, essayiste, enseignant et artiste.
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Dans son oeuvre critique et rigoureuse, Harun Farocki aimait décortiquer le travail des média, des films et des machines de vision, mais aussi étudier celui des artisans, des ouvriers et du monde commercial. Depuis le milieu des années 1960 jusqu'à sa mort en 2014, tout au long de sa vie de cinéaste, d'essayiste et d'artiste, il a analysé les dispositifs des images photographiques et post-photographiques, leurs régimes d'affection et de signification.
C.B.
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Face à Giacometti, et aux côtés de l'artiste, Jacques Dupin le fut souvent, qui lui rendit visite chaque semaine pendant treize ans. De cette amitié sont issus des textes, ici réunis pour la première fois, qui accompagnent et prolongent l'oeuvre.
Portraits d'un artiste au travail par un poète dont l'écriture éprouve la même exigence, les mêmes tourments, le même surgissement d'une présence séparée.
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"Que le cinéma aille à sa perte, c'est le seul cinéma.
Que le monde aille à sa perte, qu'il aille à sa perte, c'est la seule politique."
Marguerite Duras, Le Camion
Cet ouvrage recueille, pour la première fois, un ensemble de textes et d'entretiens de Marguerite Duras, la plupart inédits ou difficiles d'accès, autour des dix-neuf films qu'elle a réalisés des années 1960 à la fin des années 1980. Depuis La Musica jusqu'aux Enfants, en passant par India Song, Le Camion ou Le Navire Night, Marguerite Duras a rédigé des textes pour des dossiers de presse, des notes de tournage et des déclarations d'intention, des commentaires et des réflexions sur ses écrits, ses films et sur la situation du monde et du cinéma. Pour Marguerite Duras, tout est écriture, d'un bref entretien, d'un commentaire de film au roman, à la pièce de théâtre ou radiophonique, jusqu'au film lui-même.
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Dans la joie du voyage, le plaisir du flash-back et des remontées en surface, Yann Dedet, monteur, revient ici sur cinquante ans de carrière et une bonne centaine de films. Avec un sens unique du détail, mais attentif aux grandes lignes, il se rappelle ses collaborations au long cours avec Truffaut, Stévenin, Pialat, Garrel, Poirier et tous les autres. Pourquoi n'avoir jamais monté plus d'un film avec la même réalisatrice ? Comment oublier le scénario et regarder le film en fac ? Qu'est-ce qui fait du monteur un psychanalyste d'occasion, un amant passager et un philosophe platonicien ? Et quel étrange syndrome pousse les cinéastes à lui demander des plans qu'ils n'ont pas tournés ? Dans cette seconde chambre obscure, le gardien ultime de la mémoire parvient-il toujours à retrouver le rêve du film ?
Entretiens avec Julien Suaudeau, romancier, collaborateur à Positif et réalisateur de plusieurs films. Il enseigne à Bryn Mawr College, non loin de Philadelphie.
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"J'essaie peut-être de dire une chose impossible : être où je ne suis pas, parler avec les morts, aimer une inconnue. J'essaie, penché sur l'image, de fixer le point où la fiction prend corps.
Des histoires liées à la photographie, au cinéma, à des images qui hantent la mémoire ; des récits en train de s'écrire, des enquêtes en train d'être menées, des scènes en train de se filmer ; des études de cas : Antonioni, Gus Van Sant, Chris Marker, Giacometti, Stendhal, Duras...
Au fond de toute image, de tout récit, il s'agit avant tout de saisir l'absence, d'écrire la disparition."
Bertrand Schefer.
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Giacometti est l'exemple type de l'artiste aux prises avec les difficultés de la création.
À la fois dessinateur, peintre et sculpteur, il a édifié l'essentiel de son oeuvre au cours des vingt dernières années de son existence.
Bien que tragique, sa vision de l'homme n'a rien de désespérée. Ses portraits aux regards effarés et qui interrogent, ses sculptures filiformes expriment certes notre solitude, la douleur d'être, la précarité de notre condition, mais ils affirment aussi avec autorité que la vie est finalement plus forte que tout ce qui la ronge et cherche à l'abattre.
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Gabriel Bortzmeyer, Garder la forme ? Notes sur l'animation et l'Anthropocène
Jean-Paul Fargier, Jalousie d'André S/Z Labarthe
Philippe-Emmanuel Sorlin, La filmographie perdue d'André S. Labarthe
André S. Labarthe, Jacques Rivette et son temps
Brice Matthieussent, Le regard aux aguets. Phantom Thread de Paul Thomas Anderson
Max Nelson, La décence ordinaire
Peter Nestler, Pas de cinéma sans attitude morale
Raymond Bellour, 'Du noir seul il voit la vie sortir'. Sur I Had Nowhere to Go de Douglas Gordon
Jacques Aumont, Secrètement attendu. Notes sur une rétrospective Robert Bresson
Hervé Gauville, L'arche de Noé, 5. Au hasard Balthazar de Robert Bresson
Olivier Cheval, L'art, les médias et la mort. Jeunesse de Robert Bresson
Alexander Horwath, La vie d'avant. Quelques notes pour recadrer la restauration des films
José Manuel Costa, Le lieu de l'analogique et la double vie du numérique
Nicolas Rey, Enjeux contemporains des laboratoires cinématographiques de cinéastes
Haden Guest, L'archive et la cinémathèque à l'ère numérique. Notes en vue d'une éthique pragmatique concernant la conservation du cinéma
Helmut Färber, Le vent souffle où il veut
Jean Durançon, Jardin du monde. Sur Ceux d'en face
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Mai 68 a été une immense prise de parole dans toute la société française, entre étudiants et ouvriers, entre jeunes et vieux, entre femmes et hommes. On a parlé de tout, de tout, de tout, de la politique comme de la sexualité, des revendications comme des désirs, et ce mouvement culturel qui contestait la société capitaliste marchande dans son ensemble et dans ses détails nous a légué des outils pour penser aujourd'hui, et d'abord, pour continuer d'explorer la parole : pourquoi parler, comment parler, un dialogue, c'est quoi.
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Quelque chose est en cours. Je sens bien qu'on prend le train en marche, que les trois qui sont là ont dû se parler avant qu'on ne commence à les entendre. Marceline s'affiche en brune dans le noir et blanc. Dans quelques secondes, elle va entrer en cinéma, s'avancer de son corps, de sa voix, vers la mise en scène d'une effraction de l'histoire. Ses bras nus portent un message à peine visible : un matricule bouleversant, qui fait intrigue pour ceux qui la filment en ce 16 mai 1960. Cette histoire rapprochée du film d'ethnographie parisienne Chronique d'un été (Jean Rouch, Edgar Morin, 1960) reconstitue la fabrique d'un personnage féminin qui n'eut pas "les quinze ans de tout le monde". En intriquant intimité et collectivité, décors naturels et sites fantomatiques, hier et aujourd'hui, je suis partie à la recherche de ce que l'écran condense du manque et de ce que les archives déplient du temps - le temps d'apprendre à styliser et à dire. Apparaît ainsi, d'entre les pages, la silhouette prémonitoire d'une contemporaine, artiste et témoin de la Shoah.
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"Une nuit, par hasard, je vis à la télévision quelques minutes d'un film inconnu qui firent sur moi une impression très forte et durable. Identifiant ce film une dizaine d'années plus tard, et retrouvant à sa vision quelque chose de l'émotion qui s'était emparée de moi la première fois, j'eus peu à peu la conviction qu'en essayant de comprendre quelle pouvait bien être sa nature exacte j'allais peut-être éclaircir ce qui faisait à mes yeux toute l'importance et la spécificité du cinéma. C'est ainsi qu'est né ce livre : récit détaillé d'une expérience concrète, il tente d'expliciter pourquoi une apparition - celle de Rose Hobart dans une scène de Liliom de Frank Borzage - fut à ce point bouleversante et éclairante."
Jean Paul Civeyrac.
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Accompagner un film, c'est se tenir dans sa compagnie. Et ainsi, sans même le suivre pas à pas, ce qui est de toute façon illusoire, en figurer au moins une manière d'utopie grâce à la proximité marquée envers tels ou tels de ses moments, tels de ses traits les plus saillants. Afin que se révèle une prégnance du détail attestant l'intensité de la capture dont le spectateur a été la proie et qu'il essaie de rendre au fil de l'argumentation, de l'évocation qui lui paraît propre à servir le caractère unique, la valeur, le génie du film auquel il a choisi de s'attacher.
Robert Wise, Jacques Tourneur, Ritwik Ghatak, Roberto Rossellini, Satyajit Ray, Jean-Claude Biette, Jean-Marie Straub et Danièle Huillet, Chantal Akerman, Claude Lanzmann, Gus Van Sant, Ingmar Bergman, José Luis Guerín, Benoit Jacquot, Stephen Dwoskin, Avi Mograbi, Philippe Grandrieux, Alfred Hitchcock, John Ford, Vincente Minnelli, Federico Fellini, Chris Marker, Harun Farocki, Paul Sharits, Max Ophuls, Fritz Lang - tels sont ici, dans leur ordre d'apparition, les principaux cinéastes dont les films ont suscité pour l'auteur autant d'émotions que de questions propres au cinéma.
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Elsa Boyer, Les dormeurs du val
Jean-Paul Fargier, Le coeur d'une reine
Olivier Neveux, Hélène Châtelain, géographe de voyages insensés
Hélène Châtelain, Le Sablier
Jean-Charles Villata, La vie est faite de morceaux qui ne se joignent pas
Bernard Eisenschitz, Demolishing and Building up the Star Theatre
Patrice Blouin, Ralentir travaux
Dave Kehr, William K. Howard
Charlotte Garson, Du non-mariage comme remariage
Hervé Gauville, Daïnah la métisse franchit la ligne
Marcos Uzal, Chaplin plein champ
Fabrice Revault, Ecce Charlot
Leslie Kaplan, One A.M. déplace le ciel
Victor Chklovski, Chaplin policeman
Pawel Moscicki, Playful pain
E.E. Cummings, Miracles et rêves
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- Dites-moi au moins l'argument de la querelle.
- Oh! il est si simple qu'il paraît pauvre face à tant de points de vue qui aménagent plus ou moins une dilution du cinéma dans l'art contemporain, et son histoire à l'intérieur de l'histoire de l'art. La projection vécue d'un film en salle, dans le noir, le temps prescrit d'une séance plus ou moins collective, est devenue et reste la condition d'une expérience unique de perception et de mémoire, définissant son spectateur et que toute situation autre de vision altère plus ou moins. Et cela seul vaut d'être appelé cinéma.
- Vous ne suggérez tout de même pas une primauté de l'expérience du spectateur de cinéma sur les expériences multiples du visiteur-spectateur des images en mouvement de l'art dont on tend à le rapprocher ?
- Évidemment non. Il s'agit simplement de marquer qu'en dépit des passages opérant de l'une aux autres et inversement, ce sont là deux expériences trop différentes pour qu'on accepte de les voir confondues. On n'oblige personne à se satisfaire de la vision bloquée de la salle de cinéma. Ce désert de Cameraland, disait Smithson, ce coma permanent. On peut préférer la flânerie, la liberté du corps et de l'esprit, la méditation libre, l'éclair de l'idée. On peut aussi, comme Beckett, se sentir mieux assis que debout et couché qu'assis. Simplement, chaque fois cela n'est pas pareil, on ne sent ni on ne pense vraiment les mêmes choses. Bref, ce n'est pas le même corps. D'où la nécessité de marquer des pôles opposés pour mieux saisir tant de positions intermédaires.
Les essais rassemblés dans ce livre, écrits entre 1999 et 2012, évoquent parmi d'autres les artistes et cinéastes Eija-Liisa Ahtila, Chantal Akerman, Zoe Beloff, James Benning, Dara Birnbaum, Jean-LLouis Boissier, Janet Cardiff et George Bures Miler, Hans Castorf, David Claerbout, James Coleman, Pedro Costa, Harun Farocki, Masaki Fujihata, Yervant Gianikian et Angela Ricci Lucchi, Douglas Gordon, Pierre-Marie Goulet, Philippe Grandrieux, Gary Hill, Alfredo Jaar, Ken Jacobs, Rinko Kawauchi, Thierry Kuntzel, Fritz Lang, Chris Marker, Cildo Meireles, Jonas Mekas, Avi Mograbi, Antoni Muntadas, Max Ophuls, Tony Oursler, Pipilotti Rist, Doug Aitken, Tania Ruiz Gutiérrez, Sarkis, Shelly Silver, Robert Smithson, Michael Snow, Beat Streuli, Sam Taylor-Wood, Eulalia Valldosera, Danielle Vallet Kleiner, Agnès Varda, Bill Viola, Jeff Wall et Apichatpong Weerasethakul.
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Marie Anne Guerin, L'amour enfui
Luc Moullet, Mon travail
Vincent Nordon, Tondemaï! ou Les deux tombes de Mizoguchi
Mathias Lavin, Paroles et atopies
Jean-Luc Nancy, Icône de l'acharnement
Nicole Brenez, Le grand style de l'époque
Mark Rappaport, Le syndrome 'Survivor' ou Qui a tué le montage?
Patrice Rollet, Et in Arcadia Murnau
Jean-François Buiré, Le petit théâtre de John Ford
Barbara Le Maître, Depardon face à la mer (face à la guerre)
Víctor Erice, Parole de Don Luis
Manny Farber, Luis Bunuel
Guillermo Cabrera Infante, Bunuel, la charité et le Christ qui rit
Frédérique Devaux, Belle de jour, une mise en scène du désir
Charlotte Brontë, Faits étranges
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Reprenant au détail l'analyse systématique d'un tableau vénitien du XVIe siècle, Une partie d'échecs, le présent essai entend déplacer les grilles formelles d'une première publication. Ce travail de jeunesse avait donné lieu à un malentendu qui s'est nommé sémiologie des arts visuels. L'auteur était une ombre, il y manquait la chair, la peinture et la comédie des passions simulées, c'est-à-dire les raisons de notre attachement aux fictions. Ce livre-ci, à son tour, s'annule de lui-même : tout doit s'effacer. Le plaisir est la disparition de son objet, l'assurance de son évanouissement. L'objet d'élection ne meurt pas, il devient le passé. Seule la jouissance en est le présent.
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Raymond Bellour, Comment être Avi MograbiJacques Bontemps, Intervalli. Moi et toi de Bernardo Bertolucci et L'Intervallo de Leonardo Di CostanzoCristina Álvarez López, The Macao Gesture. Sur La dernière fois que j'ai vu MacaoShilling Wong, Estomac l'obscur. The Lunchbox (2013) de Ritesh BatraJonathan Rosenbaum, Témoignage personnel sur une aventure nommée film.factoryFrançois Caillat, Le possible du monde. Autour du film Une jeunesse amoureuseÉrik Bullot, Lettre d'IstanbulKarl Sierek, Noir de ChineJacques Aumont, Im Kwon-taek : éthique et mélancolieAntony Fiant, Les fantômes de la liberté. Notes sur le cinémafarouche de Lisandro AlonsoHervé Gauville, Bienvenue au CabaretMark Rappaport, The Life and Death of a Hollywood Extra (Barry Norton,né Alfredo Carlos Birabén)Murielle Joudet, Bette Davis, rien qu'un coeur solitaireOlivier Maillart, Un héros de notre tempsOlivier Cheval, La solidité du mondeMarcelline Delbecq, ... poudre aux yeux, alibi
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Mathieu Macheret, Sous le plus grand chapiteau du mondeElsa Boyer, De Palma, la ligne dérégléeJuliette Goffart, Les écrans partagés de Brian De PalmaJean-Paul Fargier, La Ligne de mire ou La répétition originelleHervé Joubert-Laurencin, Le basculement narratif dan sles films de Hayao MiyazakiOlivier Maillart, Brève défense du dessin animé (Hayao Miyazaki)Laurent de Sutter, Deux ou trois choses que je sais de ChichiroPawel Moscicki, L'union du quelconque. À propos de Calamari Union d'Aki KaurismäkiJames Agee, The Curse of the Cat PeopleRaymond Bellour, L'enfant-spectateur de The Curse of the Cat PeopleJames Benning, 1895 x 2013Dave Kehr, Crise, compulsion et création : Raoul Walsh et son cinéma de l'individuFabrice Revault, Electric Walsh. Manpower (L'Entraîneuse fatale)Pierre Gabaston, Ce brigand, là. Colorado Territory de Raoul WalshHervé Gauville, Au bal du GuépardMark Rappaport, Confessions d'un figurantDaniel Percheron, Ciné bulles 2Olivier Schefer, Bruits de fond
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Les Vacances de Hegel, le tableau que Magritte peignit en 1958 et qui représente un parapluie ouvert surmonté d'un verre aux trois quarts plein, est au centre de cette étude. Itinéraire plutôt qu'étude, en fait, puisqu'il ne s'agit pas ici d'expliquer une oeuvre, d'en épuiser le sens en se l'appropriant, mais d'épouser le mouvement d'une pensée qui travaille visiblement, de se placer sous un regard qui est aussi une peinture et aussi une pensée - et cela par l'écriture, cette description invisible... Bernard Noël, s'appuyant sur une analyse du regard qu'en retour l'oeuvre provoque et sur les textes laissés par le peintre, restitue le fonctionnement de cette pensée qui se confond avec sa matérialisation.
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L'ensemble de ce livre, promenades de musées, dialogues avec des sujets de peinture, 'lettres' ou réponses à des demandes de commentaires de peinture, ne développe pas de philosophie de l'art, n'amorce pas une théorie de la figure et ne prend pas parti, non plus, dans une querelle sur l'art contemporain. Mais quelque chose d'autre y est introduit ou construit, à travers un dialogue avec les fragments de ce 'portrait du monde' que fait la peinture par le moyen des corps. Le texte doit en effet, avant de dire la loi ou d'organiser l'histoire, laisser parler ces corps inconnus parce qu'ils sont la séduction même de l'histoire. Qu'est donc le mélange du sérieux et de la fantaisie, de la constance et du caprice? Est-ce un jeu? Est-ce, autrement, un style? C'est l'activité du portrait.
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Renaud Camus, chez lui, à Plieux (Gers), abrite une des plus belles collections d'art contemporain actuellement visibles en France. Le texte recueilli dans ce petit livre est une réflexion autour de ces oeuvres qui se tiennent exactement sur cette lisière, en ce lieu impossible, intenable, ce non-lieu, entre l'absence et la présence, entre le silence et la parole, entre la profération et le retrait, entre le sens et le refus de sens, ou la totale ambiguïté. Elles représentent parfaitement cet art de la seconde moitié du XXe siècle, qui vient après Auschwitz, sans doute le plus grave, le plus profondément tragique, de toute l'Histoire de l'humanité. 'L'art contemporain - tel du moins, encore une fois, qu'il est représenté à Plieux, et aujourd'hui à Flaran, donc, mais plus généralement en l'une de ses expressions, ou de ses tendances, que je crois compter parmi les plus hautes -, l'art contemporain, autant ne pas le cacher, a quelque chose à voir avec le rien, voilà ce que je pense. Par la même occasion, il a quelque chose à voir avec le sacré.
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Ce livre reprend une conférence faite en octobre 1997 : qu'est-ce que l'image du dieu mourant à l'écran? Quatre conférences imaginaires lui font suite : l'hypothèse d'une machine expliquant ce qu'est un homme, une proposition sur la genèse des rêves en 1806, les fantasmagories du Second Faust, une image de neige fondant sous les yeux de Perceval. Jean Louis Schefer développe dans cet essai l'idée que le cinéma appartient à l'histoire de nos poétiques. Il continue, accélère ou modifie, une projection d'images ininterrompue dans toute notre histoire ; et il fait maintenant revenir les images anciennes.
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Films, photos, détails : le cinéma burlesque tient dans ce livre la plus grande place. Ce cinéma a été, en Europe, réservé aux enfants. Monde violent, sans règles de sentiments, véritablement impitoyable, cet enfer goguenard des marginaux sociaux, cet univers sans expression de sentiments était-il un monde pour rire? Sans doute ces enfants-là ont-ils appris une cause à ces châtiments incessants. Les grands nigauds maladroits, chassieux, fil de fer, obèses, sales, vagabonds avaient gardé, pour nous, l'âge des châtiments, non celui des désirs. Quelle école, quelle initiation? Ces films-là ont sans doute été tout le réalisme du cinéma : les seules caricatures de notre vie. Tout autre cinéma a été une féerie de sentiments. Monde de pure violence sans équivalent sentimental (l'amour y est toujours une gaffe) : il a suffi de nous en montrer le chaos : l'arche de Noé en train de couler. La réalité mécanique des choses humaines ; les burlesques étaient tout simplement le déchet de cette machine. La seule vision réelle de l'histoire qu'ait produit le cinéma. Tout le reste, sans doute, s'apparente à une féerie sentimentale.
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Il y a plusieurs âges de la peinture dans la fresque. Ce Déluge d'Uccello retient une énigme. Le problème de l'espace et de la construction perspective y est étrangement anachronique par rapport à ce qu'est ici la solution de la figure : une grande métonymie des états de mouvement dans un espace stéréoscopique ; la figure ainsi comprise comme corps y est débordée par une inconnue de référence et d'emploi dans le 'mazzocchio'. La couleur découpe des unités, non des détails : elle est faite d'un grain plus gros que les corps. Un des niveaux de lecture est sans doute celui qu'impose une sorte d'avancée fantomale du corps de la mythologie, non de ses figures. Ce livre est mis en scène par des passages de peinture (des passages écrits, des sortes d'animaux) qui prennent appui sur les deux bords opposés de ce Déluge : la division des corps dans l'eau et l'objet le plus résistant (le module refermé de construction des figures).
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