Ils ne m'aiment pas et je ne les aime pas. Sans l'insistance de Suzanne Maupu, on se serait débarrassés les uns des autres sans autre forme de procès. Je n'aurais jamais su qui était mon père et peut-être n'en aurais-je pas été plus maudit pour autant. J'aurais mis le monde entre ces gens et moi.
Moissons 2015, au coeur de la Beauce. Yanis, dix-sept ans, est de retour dans la ferme fortifée des Maupu, où il a séjourné quelques étés, petit. L'adolescent métis fait tache dans le décor : il vient des cités de Dreux, il a les cheveux longs et c'est un élève brillant. Il fait peur aussi. Que veut-il ? Venger sa mère, Soraya, longtemps en confit avec les Maupu ? Demander réparation pour lui-même ?
Le patriarche le rejette, les fils et les brus cachent à peine leur mépris. Suzanne, la femme du patriarche, fait exception, heureuse de retrouver dans les traits du jeune homme ceux de son fils mort à moto. Pourtant, ce n'est pas vers elle que Yanis se tourne mais vers un saisonnier américain, comme lui orphelin, dont il tombe amoureux.
Le fils errant donne à entendre la voix émouvante d'un être en devenir, qui se débat avec ses origines et, par ses questions, par l'urgence de son désir, ébranle un monde archaïque.
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Lorsqu'on a besoin d'étreinte pour être comblé dans ses lacunes, autour des épaules surtout, et dans le creux des reins, et que vous prenez trop conscience des deux bras qui vous manquent, un python de deux mètres vingt fait merveille. Gros-Câlin est capable de m'étreindre ainsi pendant des heures et des heures. Gros-Câlin paraît au Mercure de France en 1974. Il met en scène un employé de bureau qui, à défaut de trouver l'amour chez ses contemporains, s'éprend d'un python. L'auteur de ce premier roman, fable émouvante sur la solitude de l'homme moderne, est un certain Émile Ajar. La version publiée à l'époque ne correspond pas tout à fait au projet initial de son auteur qui avait en effet accepté d'en modifier la fin. On apprendra plus tard que derrière Émile Ajar se cache le célèbre Romain Gary. Dans son ouvrage posthume, Vie et mort d'Émile Ajar, il explique l'importance que revêt, à ses yeux et au regard de son oeuvre, la fin initiale de Gros-Câlin. Il suggère qu'elle puisse un jour être publiée séparément... Réalisant le souhait de l'auteur, cette nouvelle édition reprend le roman Gros-Câlin dans la version de 1974, et donne en supplément toute la fin 'écologique', retranscrite à partir du manuscrit original.
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Émouvants, cocasses, ironiques, drôles, mélancoliques, intimes, professionnels, amoureux... Éclats de vie, les souvenirs de Denis Podalydès sont multiples et composent, mis bout à bout, un portrait étonnant.
De l'enfance à l'âge adulte, de la librairie de sa grand-mère au bureau d'un ministre de la Culture, des vacances en Bretagne à l'appartement familial versaillais, de Jacques Higelin à Michel Leiris, de Corneille à Maurice Pialat... Denis Podalydès raconte, avec truculence ou à mots feutrés, des moments clés de son existence, parlant avec jubilation de son travail de comédien.
C'est l'amour de la langue, des écrivains, de la littérature et du théâtre qui, depuis toujours, l'a guidé, nourri et construit. C'est le plaisir des mots qu'il partage ici, avec un indéniable talent de conteur.
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La fille ne regardait pas l'objectif, d'ailleurs elle ne regardait rien, à part peut-être une pensée, un regret, un projet? à l'intérieur d'elle-même. Elle ne souriait pas. Elle était tout simplement absente. En quelques jours, une foule innombrable de gens croisa ce visage. Et tous se dirent qu'elle avait l'air de poser pour son propre avis de recherche.
Lorsqu'elle constate la disparition de sa fille Adèle, seize ans, Marion panique. Fugue? accident? Elle prévient son ex-mari, la police... Au fil des heures, l'angoisse croît. Adèle reste introuvable. Quelques jours plus tard, un attentat perpétré par Daech au Forum des Halles tue vingt-cinq personnes. Et si Adèle faisait partie des victimes ? Sans relâche Marion appelle les numéros verts, les ministères, scrute la presse, les réseaux sociaux, traque les moindres indices... Jusqu'au jour où, sur une image saisie par une caméra de surveillance, elle reconnaît Adèle, dissimulée sous un hidjab... Sidération, incompréhension, culpabilité. L'inexorable quête d'une mère pour retrouver sa fille commence.
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Une vieille femme écrivain, donnée pour mourante, laisse un manuscrit inédit et désordonné avec des pages manquantes. Venus pour la filmer, un réalisateur, un cameraman et une scripte vont s'acharner à le reconstituer. Mais la vieille dame auteur n'est pas seule : il y a auprès d'elle la jeune femme qu'elle fut, un étrange personnage qui fut son père, un garçon à bonnet rouge qui fut son compagnon d'été, un certain Hans qui ne prononce jamais qu'une seule phrase...
À son habitude, Anne Serre livre ici un roman plein de chausse-trappes, aux allures de conte, sur l'enfance mystérieuse et l'écriture à l'oeuvre. Chez elle, comme le disait W. G. Sebald de Robert Walser : "Le narrateur ne sait jamais très bien s'il se trouve au milieu de la rue ou au milieu d'une phrase."
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C'est par hasard, à la faveur d'un documentaire, que Jeanne découvre Jack Preger : un homme hors du commun, fermier au pays de Galles devenu médecin sur le tard. Il arpente les bidonvilles de Calcutta et soigne sans relâche les plus démunis.
La jeune femme part alors en Inde, décidée à écrire un livre avec lui. Mais le vieil homme n'a aucune envie de se confier.
Pendant ce temps, en France, sa mère se bat de toutes ses forces contre la maladie. Pourquoi Jeanne éprouve-t-elle le besoin de partir si loin précisément à ce moment-là ? Que cherche-t-elle à travers Jack ?
Au fil du voyage, des liens invisibles se tissent peu à peu entre les trois personnages, chacun réparant quelque chose chez l'autre, avec ses manques, ses blessures et sa part de lumière.
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Une silhouette avait fait son entrée. Mais je ne distinguais réellement qu'un long manteau croisé de couleur brune, surmonté d'un chapeau de gangster, borsalino, peut-être Fedora. C'était en tout cas une vision. Au moment précis où j'allais détourner la tête, la silhouette avait relevé la sienne, et un regard d'une intensité sombre m'avait pour ainsi dire empoignée, deux onyx surmontés d'une hirondelle en vol, c'était le regard d'un homme jeune, et même d'un jeune homme de mon âge.
États-Unis, hiver 1996 : Cécile croise Sasha dans un train. Elle enseigne le français dans le Minnesota ; lui rentre à New York, où il veut ouvrir un café. Tous les deux ont vingt-trois ans. Mais Sasha ne ressemble pas aux jeunes gens de son âge : il a l'air tout droit sorti des années 30 ! Une semaine plus tard, Cécile est à New York : ils se revoient, se rapprochent...
Quelque vingt ans plus tard, alors qu'elle a tourné depuis longtemps la page de sa vie américaine, Cécile découvre que Sasha est devenu un virtuose des cocktails et une figure de la nuit new-yorkaise.
Creusant le sillon de l'autofiction, Cécile Balavoine évoque avec beaucoup de sensibilité le souvenir d'un amour de jeunesse. Elle rend à Sasha un bel hommage et fait aussi un étonnant portrait du New York des années 2000, ville de tous les possibles.
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À vingt ans, Virgile est à la tête d'un groupe de Roms qui survit dans un bidonville aux marges du périphérique parisien. Depuis qu'il est en France, Virgile a un rêve tenace : ramener son clan en Roumanie. Pour cela il a besoin d'argent. Sans scrupule, Virgile s'improvise dealer. Mais il est sur les terres de Nuri, un concurrent redoutable qui fait régner sa loi sans pitié. Surtout, Virgile a rencontré Yasmine, la soeur de Nuri : il n'est pas insensible à son charme, et déjà la rumeur va son chemin...
Virgile sera-t-il à la hauteur de ses projets : rentrer dans son pays d'origine ou rester pour Yasmine ? Et Yasmine, assignée à domicile par son frère, ira-t-elle jusqu'au bout de son désir d'émancipation ? Trois destins mêlés qui poursuivent à leur façon le même rêve de liberté : échapper à leur condition. Quel qu'en soit le prix.
Avec un style vif et enlevé, Philippe Lafitte nous propose un récit sans concession, d'un réalisme noir et poignant. Urbain et nocturne, poétique et électrique, son roman pointe les drames invisibles qui se trament aux portes de nos grandes villes.
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Les garçons des clubs, les jeunes officiers du mess, je les tiens dans ma main gantée de fil blanc. Je suis Zelda Sayre. La fille du juge. La future fiancée du futur grand écrivain. Du jour où je l'ai vu, je n'ai plus cessé d'attendre. Et d'endurer, pour lui, avec lui, contre lui. Montgomery, Alabama, 1918. Quand Zelda, 'Belle du Sud', rencontre le lieutenant Scott Fitzgerald, sa vie prend un tournant décisif. Lui s'est juré de devenir écrivain : le succès retentissant de son premier roman lui donne raison. Le couple devient la coqueluche du Tout-New York. Mais Scott et Zelda ne sont encore que des enfants : propulsés dans le feu de la vie mondaine, ils ne tardent pas à se brûler les ailes... Gilles Leroy s'est glissé dans la peau de Zelda, au plus près de ses joies et de ses peines. Pour peindre avec une sensibilité rare le destin de celle qui, cannibalisée par son mari écrivain, dut lutter corps et âme pour exister... Mêlant avec brio éléments biographiques et imaginaires, Gilles Leroy signe ici son grand 'roman américain'.
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Une mère inconnue qui ressemble à Liz Taylor, un père tendrement aimé qui se prend pour Musset, un amant marié qui joue avec un revolver, un autre qui apparaît le jour de la mort de Beckett, des amies en Allemagne, en Corse, en Angleterre, dont parfois le souvenir a presque disparu, et un Je tantôt féminin, tantôt masculin, vulnérable ou assassin, apparaissent tour à tour, comme on abat des cartes, dans ce nouveau jeu d'Anne Serre placé sous le signe de Lewis Carroll. Un autoportrait en trente-trois facettes.
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Lorsque le narrateur adolescent rencontre Volodia à Leningrad, c'est le coup de foudre : il sait intimement qu'il vient de croiser son destin et qu'il devra s'y soumettre. Irrémédiablement attirés l'un par l'autre, les deux garçons que tout oppose se plieront à la force et à l'ardeur de leur désir intransigeant... À la fois inéluctable et fatale, la passion les habite, rien ne les empêchera de vivre leur amour : toujours ils trouveront les moyens de déjouer les pièges qui les menacent dans la ville et dans le regard des autres. Pour mieux se trouver, au risque de se perdre...
Échanges de regards furtifs, mots tus au bord du silence par peur de rompre le charme, gestes à peine ébauchés où le désir s'épuise, L'amant russe compose un véritable chant d'amour.
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"Je m'appelle Manège, j'ai neuf mois et je pense quelque chose que je ne sais pas encore dire. Entrez dans ma tête. Mon cerveau est plié en huit comme une nappe de coton. En huit ou en seize. Dépliez la nappe, voilà ma pensée de neuf mois : d'une part, les coccinelles n'ont pas bon goût. D'autre part, les ronces brûlent. Enfin, les mères volent. Bref, rien que d'ordinaire. Il n'y a que du naturel dans ce monde. Ou si vous voulez, c'est pareil : il n'y a que des miracles dans ce monde."
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À trente-huit ans, Guillaume travaille dans une banque new-yorkaise comme informaticien. Guillaume est un dandy, mais il a été défiguré par un accident. Aveugle et sans nez, il sent constamment sur lui des regards apeurés ou dégoûtés.
À New York, les obstacles sont partout : Guillaume a donc développé des stratégies très élaborées pour se déplacer et comprendre le monde. Pour les rencontres amoureuses, c'est plus compliqué : il fréquente les prostituées chez qui il peut laisser libre cours à ses fantasmes. Mais ces relations tarifées ne lui suffisent pas. Guillaume s'inscrit donc sur un site de rencontres. Après des heures de discussion avec une certaine Gail, il s'apprête à la rencontrer. Il a juste omis de lui parler de son apparence physique, et d'autres petits détails singuliers : il mange des insectes vivants, prend des bains de cheveux, porte des bas...
Dans cet étonnant premier roman, Anne Lorho dresse le portrait d'un homme aveugle, très attachant bien qu'étrange. Elle nous permet de comprendre ce que veut dire "vivre dans le noir".
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"Il y a un mois environ que je suis à Casamène, - un mois que Renaud gèle, là-haut, tout en haut de l'Engadine. Ce n'est pas du chagrin que j'endure, c'est une espèce de manque, d'amputation, un malaise physique si peu définissable que je le confonds avec la faim, la soif, la migraine ou la fatigue. Cela se traduit par des crises courtes, des bâillements d'inanition, un écoeurement malveillant.
Mon pauvre beau ! Il ne voulait rien me dire, d'abord : il cachait sa neurasthénie de Parisien surmené. Il s'était mis à croire aux vins de coca, aux pepto-fers, à toutes les pepsines, et un jour il s'est évanoui sur mon coeur... Il était trop tard pour parler de campagne, de régime doux, de petit voyage : tout de suite, j'ai deviné, sur des lèvres réticentes du médecin, le mot de sanatorium..."
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Le photographe ne voyait que la mère qui lavait ses cheveux rouges puis les nattait sous l'oeil de verre qui suivait ses bras nus levés haut pour fixer la masse de tresses au sommet du crâne. Clic clac malgré les regards désapprobateurs des voisins. Ne voyait qu'elle et ses cheveux mélangés à l'argile rouge. La boîte noire retombée sur la poitrine de l'homme, la mère n'aurait pas dû sourire mais rentrer chez elle, refermer sa porte, dérouler sa natte.
Après le passage d'un photographe occidental, la femme aux cheveux rouges disparaît brutalement de la palmeraie où elle vivait, laissant derrière elle ses deux enfants bouleversés. Le mari et les enfants suivront les traces de la mère de ville en ville, et la retrouveront des mois plus tard sur les murs de Séville, devenue top model célèbre grâce au photographe. Ascension rapide suivie d'une chute brutale : l'engouement de l'Occident pour l'étrangère est de courte durée ; les mannequins noirs ne sont plus à la mode, remplacés par les Slaves éthérées... Misère et maladie rattrapent la reine d'hier.
Avec son incroyable talent de romancière, Vénus Khoury-Ghata nous entraîne dans les rues et les faubourgs de Séville, et livre un roman tragique et drôle sur l'exil, la famille et la condition des migrants.
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"Dire blesse mais ne tue pas.
Les mots peuvent briser un enfant, ravager un adolescent, dévaster un homme.
Dire les mots à bras le corps pour donner du sens à sa vie."
Issu d'un milieu modeste où il se sent incompris, le narrateur coupe très tôt les ponts avec sa famille et monte à Paris. Bravant l'autorité paternelle et l'indifférence maternelle, il s'inscrit aux Beaux-Arts. Bientôt, il devient le protégé d'un grand couturier, qui l'introduit dans le monde de la mode. Il fait ses classes dans une célèbre maison de couture où son ascension est fulgurante. Mais pourra-t-il trouver sa place dans ce monde-là ?
Dans ce roman bref et percutant, le narrateur se met à nu avec ses réussites, ses échecs et ses espoirs.
Dire est le deuxième roman d'Emmanuel Chaussade, après Elle, la mère.
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Immense poète russe, fervente amoureuse menant de front plusieurs liaisons à la fois : Rilke lui préfère Lou Andreas-Salomé, Pasternak en épouse une autre mais la protège jusqu'à sa mort, au bout d'une corde dans un grenier d'où elle avait vue sur le champ qu'elle grattait à mains nues à la recherche des pommes de terre oubliées des paysans. Une vie débordante d'épreuves :
la misère pendant la guerre civile, sa fille de trois ans morte de faim dans un orphelinat, son mari qui se bat contre le régime soviétique... Rejetée par les poètes officiels, puis par la riche diaspora russe en France, elle retourne dans son pays pour mettre fin à sa vie d'errance. Enterrée sous une motte de terre anonyme dans le cimetière d'Elabouga, Marina Tsvétaïéva martyre de l'époque stalinienne.
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À Rivière au Sel, en plein coeur de la forêt, on veille un mort, un homme qui s'est installé dans le village quelques années auparavant et dont on ne sait pas grand chose.
Est-il cubain ? colombien ? A-t-il déserté ? Pourquoi est-il revenu en Guadeloupe ? Les réponses ne sont pas claires.
Cependant peu importe la véritable identité de cet homme. Ce qui importe, c'est l'image que les individus gardent chacun de lui et les modifications essentielles qu'il a apportées dans leurs vies.
Dans le temps clos de cette seule nuit, au delà de cette petite communauté, c'est toute la société guadeloupéenne d'aujourd'hui qui se dessine, avec ses conflits, ses contradictions et ses tensions.
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Fous le camp, vous lui dites, personne ne veut de toi, ni dans cette maison ni ailleurs, et ça ne l'atteint même pas, Seigneur.
Zéro émotion, juste sa tête à claques, ses grands yeux bleus moqueurs et ce sourire bravache. Il a bien tenté de m'attendrir en désignant la fenêtre de sa chambre, le noir au-dehors, la neige : Tu réalises combien ça pèle ? Tu veux ma mort, sérieusement ? J'ai tenu bon.
"Tu diras quoi à mon père ?"
Il s'était calmé, comme s'il prenait conscience tout à coup que ses insultes et ses cris n'avaient rien empêché. Que c'était fini, son jeu avec moi.
Lorraine, son mari et leurs quatre fils vivent sur une ancienne friche d'une ville du Wisconsin. La jeune mère se tue à la tâche et n'a, pour tenir, que Dieu et les cachets. Elle doit aussi affronter sa bête noire, Adam, le fils aîné réfractaire. L'adolescent sort à peine de détention qu'une rumeur s'en prend à sa sexualité. Lorraine n'a plus qu'une obsession : sauver le reste de sa famille.
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« Je veux en faire un bon emploi aujourd'hui, en parlant un peu de mon père et en racontant sa mort. Ce sera une occasion de me distraire, quinze ou vingt soirées, en comptant les flâneries, et d'écrire de nouvelles pages sur mes souvenirs d'enfance. Ils sont si vivants en moi, ces souvenirs, et il me faut si peu de chose pour me redonner tout entier à eux. »
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En dix-sept courts textes, Franck Maubert, inlassable promeneur solitaire aux sens en éveil, nous entraîne avec lui dans ses rêveries et ses interrogations sur la beauté de la nature pour comprendre quelques mystères. Autant d'histoires d'arbres, d'animaux, de rivières, de fleurs, de pierres, de ciel, de lumière, de terre et d'hommes où avancent des racines.
Tour à tour entomologiste, mycologue, pêcheur, botaniste ou simple flâneur, l'auteur pose son regard sur tout ce qui l'entoure avec une même acuité et une même soif de connaissance. Il trouve dans la nature mille raisons de l'aimer. Une invitation à entrer en connivence avec elle, avec comme seul moteur de sa déambulation le plaisir pur de la découverte et de l'observation.
Dans une langue précise et poétique, Franck Maubert compose ici une incroyable ode à la nature comme la promesse d'un monde libre.
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Sarah et Marie se sont connues sur les bancs de la Sorbonne. Originaire de Bretagne, Marie a passé deux années en classe prépa à Paris. Après les concours, elle veut s'amuser, faire la fête, profiter du moment présent. Sarah est parisienne, elle est aussi discrète que Marie est volubile et bavarde : elle est la confidente idéale.
Lorsque Marie rencontre Antoine, c'est le coup de foudre. Passionnée et impatiente, elle s'installe très vite en couple avec lui. Sarah fréquente les mêmes soirées que son amie, mais elle en repart souvent seule, en métro. C'est là qu'elle croise Lev : elle imagine qu'il pourrait être son âme soeur. Les deux amies débordent d'énergie et croquent la vie à pleines dents, mais elles ont des conceptions très différentes de l'amour...
Les confidentes brosse le portrait d'une jeunesse éprise d'absolu et de liberté.
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On nous l'avait promis. Juré. Que les nouveaux ouvrages jamais ne cèderaient. Solides comme le roc. Plus forts encore que le barrage Hoover - un rempart infrangible. On nous l'avait promis et bêtement j'y ai cru. Zola! sois maudite! Zola, tu étais mère, comment as-tu pu t'aveugler à ce point?... Mon enfant est loin depuis longtemps. Dieu merci, mon enfant vit au loin. Au nord. Mon enfant a préféré le froid où jamais la sueur ne trahit en auréoles fautives sous les bras. Il avait raison, ce pays sous la mer ne vaut rien. Nos métiers ne valent rien. Nos maisons de bois ne valent rien. Mais ce piège est le mien, c'est là que je vis, c'est ma maison, mon cabanon, je n'ai qu'elle, elle et Lady. Août 2005, delta du Mississippi : l'ouragan Katrina s'abat sur La Nouvelle-Orléans. Les digues cèdent sur le lac Pont-chartrain et les quartiers modestes sont engloutis. La catastrophe touche de plein fouet la communauté noire. Tandis que ses voisins attendent des secours qui mettront des jours à arriver, l'institutrice Zola Jackson s'organise chez elle pour sa survie. L'eau continue de monter, inexorablement. Du ciel, les hélicoptères des télévisions filment la mort en direct. Réfugiée dans le grenier avec sa chienne Lady, Zola n'a peut-être pas dit son dernier mot. Sous la plume de Gilles Leroy, Zola Jackson, femme de trempe et mère émouvante, rejoint le cercle des grandes héroïnes romanesques.
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Drôle de thé! Thé à la boue, thé au béton. Drôle de harem! Boue des bidonvilles, béton des HLM.
Tout ce que nous ne savons pas, et ne voulons pas savoir, sur comment ne pas vivre en lisière de Paris, Madjid et ses potes, des seize à dix-huit ans, nous le disent comme
personne jamais ne l'a dit.
Personne ne pouvait le dire comme Mehdi Charef : il en vient. Reste à expliquer comment sa vocation d'écrire a pu y naître, et y survivre. Mais l'écrivain est là, dont on reparlera : d'une force peu commune dès ce premier roman.
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