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Agone
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« Le pouvoir nous enseigne à rejeter l'évidence de nos yeux et de nos oreilles. C'est son commandement ultime, le plus essentiel. Winston sentit son coeur lui manquer à la pensée de la puissance démesurée qui était déployée contre lui, à la facilité avec laquelle n'importe quel intellectuel le remettrait à sa place avec des arguments subtils qu'il serait incapable de comprendre, et plus encore de contrer.
Et pourtant, il avait raison ! Ils avaient tort, il avait raison. Il fallait défendre les évidences, les platitudes, les vérités. Les truismes sont vrais, accrochons-nous à cela ! Le monde physique existe, ses lois ne changent pas. Les pierres sont dures, l'eau est liquide, tout objet lâché est attiré par le centre de la terre.
Avec le sentiment de s'adresser à O'Brien, et aussi d'énoncer un axiome important, Winston écrivit : La liberté est la liberté de dire que deux et deux font quatre. Si cela est accordé, tout le reste suit. »
Dans la mégapole d'une superpuissance mondiale, Winston Smith vit, cadenassé dans sa solitude, sous le regard constant du télécran. Employé au ministère de la Vérité, il réécrit quotidiennement les archives de presse pour les rendre conforme avec la ligne officielle du moment. Mais un jour, le petit employé de bureau se rebelle, commence un journal, tombe amoureux et flâne dans les quartiers où vivent les proles, soustraits à la discipline du Parti. Dans ces lieux où subsistent quelques fragments du passé aboli, il va s'engager dans la rébellion...
« Novlangue », « police de la pensée », « Big Brother »... Soixante-dix ans après la publication du roman de George Orwell, les concepts clés de 1984 sont devenus des références essentielles pour comprendre les ressorts totalitaires des sociétés contemporaines. Dans un monde où la télésurveillance s'est généralisée, où la numérisation a donné un élan sans précédent au pouvoir des grandes entreprises et à l'arbitraire des États, où le passé tend à se dissoudre dans l'éternel présent de l'actualité médiatique, le chef-d'oeuvre d'Orwell est à redécouvrir dans une nouvelle traduction et une édition critique.
Parue pour la première fois au Québec en 2019 aux éditions de la rue Dorion (Québec), cette nouvelle version corrige les lacunes de la traduction initiale réimprimée à l'identique depuis 1950 (une quarantaine de phrases manquantes, de nombreux contresens) ; et, au contraire de la traduction « moderne » parue en 2018, restitue la dimension philosophique et la fulgurance politique du roman d'Orwell dans les termes que des millions de lecteurs se sont appropriés depuis plus d'un demi-siècle ; tout en rendant hommage à la dimension poétique de cette oeuvre pleine d'humour, d'amertume et de nostalgie.20 prêts
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LCP
« Avec beaucoup de douceur, Spartacus le presse : "Je dirai un mot et puis tu diras un mot. Nous sommes des êtres humains. Nous ne sommes pas seuls. Avons-nous fait des choses terribles pour qu'on nous amène ici ? Il ne faut pas que nous ayons honte et que nous nous haïssions l'un l'autre. Tout homme possède un peu de force, un peu d'espoir, un peu d'amour. Ce sont comme des graines plantées dans le coeur de tous les hommes. Mais celui qui les garde pour soi, il les voit se dessécher et mourir très vite. Si, par contre, il donne sa force, son espoir et son amour à d'autres, alors il en retrouve des réserves inépuisables. Il n'en manquera plus jamais et sa vie vaudra la peine d'être vécue. Et crois-moi, gladiateur, la vie est la meilleure chose qui existe au monde. Nous le savons. Nous sommes des esclaves. Nous n'avons rien d'autre que la vie, nous savons donc ce qu'elle vaut. Les Romains possèdent tant d'autres choses que la vie pour eux n'a pas grand sens. Ils jouent avec elle. Mais nous, nous prenons la vie au sérieux, et c'est pourquoi nous devons nous efforcer de ne pas être seuls. Tu es trop seul, gladiateur. Parle-moi un peu." »
Dans une Rome ravagée par la corruption et l'arbitraire, où les puissants s'engraissent sur le dos des esclaves qui meurent dans les champs et les mines, un fils et petit-fils d'esclaves, Spartacus, se met dans l'esprit de changer le monde. À la tête d'une troupe d'opprimés galvanisés par la légitimité de leur révolte et surpris par leur propre force, il fera trembler Rome au cours d'une véritable guerre qui durera deux ans. Ni naïf, ni dogmatique, Spartacus rappelle avec vigueur et lucidité que rien ne justifie d'accepter indéfiniment l'injustice. Et qu'un soulèvement est si vite arrivé...
Auteur de plus de quatre-vingt titres, parmi lesquels La Dernière Frontière, La Route de la liberté, Le Citoyen Tom Paine ou Spartacus (Agone, 2016), et de polars signés sous le pseudonyme E.V. Cunningham, dont Sylvia, Fast (1914-2003) brosse le portrait d'une période tourmentée de l'histoire américaine à travers son parcours personnel, qu'il retrace dans sa biographie Mémoires d'un rouge (Agone, 2018).
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LCPRepenser la race
Michael Hardimon
- Agone
- 3612226460000
Pour lutter contre les racismes, mieux vaut savoir de quoi on parle lorsqu'on parle de « race ».
Plutôt que de trancher entre origine sociale et origine biologique,
plutôt il faut comprendre la « conception ordinaire de la race ».
Une approche qui concerne aussi bien les racismes que leurs critiques.
« Ce livre est un essai sur la métaphysique de la race. Il cherche à apporter une réponse philosophique à une seule et unique question fondamentale : qu'est-ce que la race chez les êtres humains, si tant est qu'elle existe ? En posant cette question, nous ne supposons pas que nous savons d'emblée si la race est biologique ou sociale. Nous ne supposons pas non plus que nous savons si les races existent ou n'existent pas, ou si la race est réelle ou irréelle. Nous ne supposons pas non plus que la race est une chose et une seule.
» La question se veut totalement ouverte.
» Pour y répondre, nous devons prêter une attention particulière aux différentes façons dont nous parlons de "race" et être conscients que nous sommes souvent confus et embrouillés
à son propos. »
S'attaquant au consensus sur la construction sociale des races, le philosophe afroaméricain Michael Hardimon propose un concept minimal de race n'impliquant que l'existence de différences phénotypiques observables (superficielles) entre les populations et correspondant aux différences d'ascendance géographique - différences souvent détournées par le discours raciste.
Montrant que le concept minimal de race est essentiel pour notre conception ordinaire, cet ouvrage défend un réalisme « déflationniste » à son égard et va à contresens du consensus sur le racisme et sa critique.
Avec rigueur et érudition, l'auteur veut faire progresser le débat au niveau populaire, philosophique et scientifique.
Professeur de philosophie à l'University of California, San Diego, Michael O. Hardimon travaille sur les théories critiques de la race et sur la philosophie allemande du XIXe siècle. Repenser la race est son premier livre traduit en français.20 prêts
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LCPMutinerie : comment notre monde bascule
Peter Mertens
- Agone
- 3612226413211
En 1768, des marins de Sunderland lancent l'un des tout premiers grands arrêts de travail en repliant les voiles de leurs navires (« striking the sails »). À l'époque, l'action est considérée comme une « mutinerie ». Le mot « strike » est alors adopté pour désigner un arrêt de travail ou une grève. Depuis lors, la lutte sociale a connu des hauts et des bas, mais elle vit toujours, ouverte et offensive, ou latente, à l'affût de moments critiques pour faire basculer l'histoire. Entre l'inflation galopante et des salaires revus à la baisse, la situation climatique critique, de mauvaises récoltes, les prix des denrées alimentaires qui s'envolent, nous sommes à un moment de bascule.
Ce livre nous mène dans les coulisses du pouvoir, de la spéculation alimentaire en passant par les super-profits pétroliers, avec comme bousolle la volonté du peuple de s'émanciper. En donnant la parole à ceux qui luttent, Peter Mertens offre un nouveau point de vue sur les équilibres mondiaux, en plein basculement. Avec en ligne de mire l'espoir que les mutins du Nord tendent la main à ceux du Sud, et vice-versa, pour un réel virage démocratique, social et écologique.
Sociologue et secrétaire général du PTB (Parti du travail de Belgique), Peter Mertens (1969) est notamment l'auteur de Priorité de gauche (2009), Comment osent-ils ? (2011, prix Jaap Kruithof en 2012), Au pays des profiteurs (2016) et Ils nous ont oubliés (2020), traduit en six langues.20 prêts
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LCPIslam et capitalisme
Maxime Rodinson
- Agone
- 3612226447971
Dans quelle mesure l'islam a-t-il freiné le développement économique des pays dits « islamiques » ? L'a-t-il seulement influencé ? À travers une analyse matérialiste des liens entre la religion de Mahommet et les structures économiques du monde arabo-musulman, Maxime Rodinson montre que, comme chez ses homologues judaïques et chrétiens, la religion n'a pas été déterminante. Aucun interdit spécifique n'a jamais vraiment été imposé aux fidèles. Ainsi dans le monde musulman médiéval faisait-on fructifier l'argent avec autant d'entrain que de réussite. Le capitalisme y existait donc, sous différentes formes. Comme toutes les grandes religions, l'islam n'a pas échappé aux lois historiques, qui ont influencé ses lectures et interprétations. Les « retards » constatés en matière économique sont donc le résultat d'autres facteurs - au premier rang desquels figure la colonisation.
Socialiste convaincu, Maxime Rodinson couple son analyse historique de données contemporaines et se demande si l'islam peut avoir son rôle à jouer dans une révolution socialiste des pays musulmans - seule perspective pour faire advenir la justice sociale.
« Il n'est qu'un moyen sûr au monde pour que les non -privilégiés obtiennent que leurs droits d'êtres humains soient respectés, c'est de leur donner une part au contrôle du pouvoir politique, d'abolir le plus de privilèges qu'il est possible, et de garantir ces conquêtes par des institutions adéquates et solides. On peut décorer, si l'on veut, ces institutions de la phraséologie des préceptes musulmans, chrétiens, juifs, bouddhistes, stoïciens, kantiens et de mille autres. Cela fera même justice à un certain sens de ces préceptes. Mais les préceptes sans les institutions ne sont que vaine littérature et honteux camouflage d'iniquités fondamentales. »
Une analyse historique, sociologique, économique, religieuse et anthropologique - actualisée par la préface d'Alain Gresh -, qui n'a rien perdu de sa pertinence pour toutes celles et ceux qui cherchent des références pour comprendre l'actualité du monde arabo-musulman.
Linguiste, sociologue, historien, orientaliste, Maxime Rodinson (1915-2004) nourrit son analyse de l'islam d'une approche résolument marxiste. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont L'Islam : politique et croyance (1994) et d'une biographie du prophète de l'islam, Mahomet (1994).20 prêts
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LCPQuand les travailleurs sabotaient : France, Etats-Unis (1897-1918)
Dominique Pinsolle
- Agone
- 3612226453309
L'histoire du monde du travail, dont les médias et le monde politique négligent, méprisent et effacent la réalité historique et sociologique, n'a pas fini de nous donner des leçons sur la culture de la résistance.
« Quelle que soit la manière dont on qualifie la littérature, les discours, les représentations et les pratiques liés au sabotage en France et aux États-Unis jusqu'à la guerre, il n'en demeure pas moins que le phénomène n'a aucun équivalent ailleurs dans le monde, ni dans sa nature, ni dans son ampleur. Toutes les forces syndicalistes révolutionnaires ont été réceptives au concept, mais seuls les militants français et les Wobblies étatsuniens ont produit une doctrine originale du sabotage qui a rencontré un écho international - comme en témoigne la diffusion internationale du terme français et du symbole du chat noir. En outre, malgré leurs particularités respectives, les deux formes de cette tactique qui se développent de part et d'autre de l'Atlantique sont liées et peuvent donc être appréhendées comme les deux étapes d'une même histoire. »
L'urgence climatique et sociale a remis au goût du jour l'activisme radical, dont le recours au sabotage. Loin de se réduire à une dégradation matérielle, cette pratique a soulevé d'immenses espoirs dans les rangs syndicalistes révolutionnaires de la « Belle Époque », au point d'être théorisée et mise en oeuvre de manière collective. De la Confédération générale du travail (CGT) en France aux Industrial Workers of the World (IWW) aux États-Unis, le sabotage apparaissait alors comme une tactique légitime, imparable, et contre laquelle patrons et gouvernants ne pouvaient rien. Cette expérience syndicale éclaire la portée et les limites d'un moyen d'action marginalisé, objet de nombreux fantasmes.20 prêts
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LCPLe mythe moderne du progrès
Jacques Bouveresse
- Agone
- 3612226368368
Ce livre remet en question certaines de nos croyances contemporaines les plus fondamentales, en particulier celle fondée sur le progrès, et rappelle, d'une part, que l'espèce humaine est soumise à la même loi de précarité et de caducité que les autres espèces et, d'autre part, que rien ne garantit que la forme industrielle de production soit biologiquement adaptée à l'être humain.
Ces deux idées pourraient donner l'impression de relever du simple bon sens ; elles n'ont rien de particulièrement choquant ou subversif. Mais elles n'en ont pas moins suscité des réactions négatives surprenantes de la part de tous ceux, scientifiques, économistes, politiciens, intellectuels, qui partagent une conviction commune, que l'on peut appeler « la croyance dans la croissance économique illimitée ».
Quand il s'interroge sur le type de lecteurs qui seraient, au contraire, susceptibles d'apprécier les idées qu'il a développées, l'auteur suggère prudemment deux groupes, qu'il appelle les « conservateurs de la valeur » et les « intellectuels de gauche » - dont il constate, qu'il semble pour tout dire déjà moribond.
La question qui se pose est de savoir qui sont aujourd'hui les intellectuels de gauche. Doit-on encore appeler ainsi des gens qui, s'ils sont plus sensibles que d'autres aux coûts sociaux et humains du progrès, et en particulier aux inégalités qu'il engendre, n'en continuent pas moins le plus souvent à croire à la possibilité et à la nécessité du progrès par la croissance économique illimitée, se contentant pour l'essentiel d'exiger que les fruits de la croissance soient répartis un peu plus équitablement ?20 prêts
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LCPJe peins la lumière qui vient de tous les corps
Egon Schiele
- Agone
- 3612226424521
« Enfant éternel que je suis. J'ai toujours suivi la voie des gens ardents sans vouloir être en eux, je disais - je parlais et ne parlais pas, j'écoutais et voulais les entendre fort plus fort encore et regarder en eux. Je me sacrifiais pour d'autres, ceux qui me faisaient pitié, ceux qui étaient loin ou bien ne me voyaient pas moi qui voyais. Bientôt quelques-uns ont reconnu le visage de celui qui voit au-dedans et alors ils n'ont plus posé de questions. »
« 23 novembre 1914. Vienne 13°, Hietzinger Hauptstrasse 101. Ma chère Gerti !
Nous vivons l'époque la plus formidable que le monde ait jamais connue. - Nous nous sommes habitués à toutes les privations, des centaines de milliers de gens meurent dans la misère - chacun doit supporter son sort en vivant ou en mourant - nous sommes devenus durs et intrépides. Ce qui existait avant 1914 appartient à un autre monde, - nous aurons donc toujours les yeux rivés sur l'avenir, - qui n'a pas d'espoir appartient aux mourants, - nous devons être prêts à supporter tout ce que la vie apportera.
Et comme le soleil brille après l'orage, nous verrons nous aussi le soleil. C'est tout le bonheur que te souhaite ton frère... »
Ce choix de textes pour l'essentiel inédits en français révèle la trajectoire d'un peintre aussi radical qu'impétueux, qui n'eut de cesse de s'élever contre l'académisme et l'esprit petit-bourgeois. Au travers de vingt sept poèmes et vingt-et-une lettres adressées à ses proches, Schiele défend une vision de l'art offensive et révoltée.
Peintre, poète et dessinateur, Egon Schiele (1890-1918) a fondé le mouvement Neukunstgruppe et participé à la Sécession viennoise après des études à l'académie des Beaux-Arts. Emprisonné en 1912 durant plusieurs semaines à cause de ses dessins jugés pornographiques, il est mobilisé en 1915 et meurt en 1918 de la grippe espagnole.20 prêts
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LCPUne contre-histoire d'internet du XVème siècle à nos jours
Félix Treguier
- Agone
- 3612226368610
« Le contrôle de l'espace public - notamment médiatique - par l'État s'appuie sur des stratégies multiséculaires sans cesse renouvelées, qui se sont adaptées à la nouvelle donne introduite par Internet. Cette technologie est ainsi rapidement passée d'un instrument au potentiel émancipateur à un instrument de pouvoir étatique et économique sans précédent. Comprendre le fil de ce changement implique de replacer cette technologie dans une histoire longue : celle des conflits qui ont émergé chaque fois que de nouveaux moyens de communication ont été inventés.
Depuis la naissance de l'imprimerie, les stratégies étatiques de censure, de surveillance, de propagande se sont sans cesse transformées et sont parvenues à domestiquer toute contestation. L'État à toujours su restaurer son emprise sous des formes inédites au gré d'alliances avec les seigneurs du capitalisme. Aujourd'hui, les grandes entreprises qui maîtrisent l'infrastructure numérique sont progressivement intégrées aux politiques de contrôle de l'espace public, tandis que les usages militants d'Internet font l'objet d'une violente répression. »
Après quinze années d'engagement en faveur des libertés sur Internet, Félix Tréguer analyse avec lucidité les fondements antidémocratiques de nos régimes politiques et la formidable capacité de l'État à façonner la technologie dans un but de contrôle social. Il interpelle ainsi l'ensemble des acteurs qui luttent pour la transformation sociale.
Membre fondateur de La Quadratruture du Net, association dédiée à la défense des libertés à l'ère numérique, Félix Tréguer est également chercheur associé au Centre Internet et société du CNRS et post-doctorant au CERI-Sciences Po.20 prêts
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LCPLa responsabilité des intellectuels
Noam Chomsky
- Agone
- 3612226348261
C'est avec ce court essai que Chomsky fait irruption, en 1967, sur la scène politique américaine comme principal critique de l'impérialisme américain. Décrit comme « la pièce la plus influente de la littérature anti-guerre », ce texte pose les jalons de ce qui sera le combat de tout une vie et de toute une génération.
Fondateur dans la pensée de l'auteur et cardinal pour toute analyse du statut d'intellectuel, cet essai reste d'une dérangeante actualité : celles et ceux qui se mettent au service du pouvoir (États et multinationales) choquent d'autant plus qu'ils jouissent de plusieurs privilèges notoires, ceux d'avoir eu « le loisir, les infrastructures et la formation nécessaires pour rechercher la vérité qui se cache derrière le voile de distorsion et d'altération, d'idéologie et d'intérêt de classe à travers lequel les événements de l'histoire en cours sont présentés »
Parce que ces privilèges donne aux intellectuels des possibilités inaccessibles au commun, celles-ci leur imposent des responsabilités impérieuse et une mission : éclairer ses lecteurs, et d'abord ses contemporains.
L'article fondateur (inédit en français) est complété dans notre édition par les commentaires et actualisations que l'auteur a donnés à l'occasion de son cinquantenaire.
Un essai qui redonne tout leur sens aux mots « responsabilité » et « intellectuel », salutaire dans un pays où les intellectuels (de gauche) sont coutumiers de la trahison de leurs idéaux.20 prêts
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LCPQuel pittoresque roman on pourrait écrire, semble-t-il, sur la vie de Vladimir Ilitch Oulianov-Lénine ! Prison, déportation, exil sibérien, vagabondages à travers l'Europe, évasions, traversée clandestine de frontières, périlleux travail illégal ; puis, soudain, avec une brusquerie fantastique, prise du pouvoir dans un empire égal au sixième de la surface du globe - tout cela, ensemble, compose un destin singulier. Et cependant, toutes les tentatives de faire de Lénine un héros de roman sont vouées à l'échec. Cet homme était foncièrement réfractaire au pittoresque. Il possédait une faculté unique de rendre les choses impersonnelles, nécessaires, inéluctables, faculté qui n'était sans doute rien d'autre qu'une aptitude à se confondre entièrement avec les forces historiques qu'il incarnait, mais que son entourage traduisait par les mots : simple, modeste, naturel.
Dans cette courte biographie écrite en 1959, l'autrice dresse un portrait de Lénine résolument grand public. Cette courte introduction à la vie d'une figure centrale de la Révolution russe est servie par une plume élégante, celle d'une romancière qui, sans être impartiale, n'esquive aucun des écueils du léninisme.
Nina Gourfinkel écrit depuis son exil en France, à un quart de siècle de distance, à l'aune de l'héritage bolchevique. À l'occasion du centenaire de la mort de Lénine, son point de vue à la fois partisan et critique offre une solution pour qui veut pénétrer dans ce moment d'histoire à travers un angle original, et sur un mode narratif.
Née en 1900 à Odessa dans une famille juive, Nina Gourfinkel est étudiante à Pétrograd au moment de la Révolution de 1917. Elle y adhère et participe au soulèvement populaire avant d'émigrer en France en 1925 pour fuir la stalinisation de l'URSS. Résistante pendant la seconde Guerre mondiale, docteure ès lettres, elle publie plusieurs biographies d'intellectuels et politiques russes (Gorki, Gogol, Tolstoï, Tchekov, Dostoievsky), ainsi que ses Mémoires - à paraître aux éditions Agone.20 prêts
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LCPL'affaire Wikileaks : médias indépendants, censure et crimes d'Etat
Stefania Maurizi
- Agone
- 3612226401690
Dès 2008, deux ans après le lancement de la plateforme WikiLeaks, Stefania Maurizi commence à s'intéresser au travail de l'équipe qui entoure Julian Assange. Elle a passé plus d'une décennie à enquêter les crimes d'État, sur la répression journalistique, sur les bavures militaires, et sur la destruction méthodique d'une organisation qui se bat pour la transparence et la liberté de l'information. Une liberté mise à mal après la diffusion de centaines de milliers de documents classifiés. Les "Wars logs", ces journaux de guerre que devaient rédiger les soldats américains engagés dans les guerres en Afghanistan et en Irak, transmis à Wikileaks par une analyste du renseignement, Chelsea Manning, et publiés entre le 5 avril et le 22 octobre 2010, ils ont notamment fait connaître au monde entier les actes de torture sur des prisonniers - comme à Abou Ghraib - ou les nombreuses bavures de l'armée de la coalition, qui ont entraîné la mort de civils afghans et irakiens. Suite à ces révélations, le Pentagone et la NSA ont tout fait pour discréditer un travail journalistique extrêmement exigeant, et détruire (notamment en s'attaquant à ses sources) une organisation qui se bat pour la transparence et la liberté de l'information.
L'autrice revient également sur les accusations de viol qui pèsent sur Julian Assange, et les errements judiciaires qui ne lui ont pas permis de se défendre et l'ont contraint à l'exil, puis à la prison. Elle retrace enfin le parcours d'un autre lanceur d'alerte, Edward Snowden, qui a permis de révéler comment la NSA collectait les métadonnées téléphoniques de millions de citoyens américains depuis des années.
À travers cette affaire et la persécution judiciaire qui s'est abattue sur Julian Assange et ses collaborateurs et collaboratrices, l'autrice révèle le danger que font peser de très puissantes institutions comme le Pentagone, la CIA et la NSA - le "complexe militaro-industriel" des États-Unis - sur la démocratie : non seulement en dissimulant des crimes d'État particulièrement graves, mais aussi en exerçant une surveillance de masse au prétexte de lutter contre le terrorisme, par des méthodes dignes des pires régimes totalitaires. Elle pose donc en filigrane la question de la réalité de nos démocraties, et de la place du journalisme dans celles-ci, en soulignant le paradoxe de la situation : un journaliste s'est vu emprisonné et traité comme un terroriste et un criminel pour avoir dénoncé des crimes de guerre et des dérives du pouvoir tout aussi intolérables.
Stefania Maurizi est journaliste d'investigation. Elle a notamment collaboré avec les journaux Il Fatto Quotidiano, L'Espresso et La Repubblica. Parmi les journalistes internationaux, elle est la seule à avoir enquêté sur tous les documents secrets de WikiLeaks. Elle a publié les dossiers d'Edward Snowden sur l'Italie avec Glenn Greenwald et a remporté d'importants prix de journalisme, notamment le Prix européen du journalisme d'investigation et judiciaire, la Colombe d'or des Archives du désarmement et la bourse Armenise de Harvard. Elle est l'auteur d'Una bomba, dieci storie (Mondadori, 2004), traduit en japonais ; Dossier WikiLeaks. Segreti italiani (Rizzoli, 2011, avec une introduction de Julian Assange).20 prêts
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LCPLa pédagogie des opprimés
Paulo Freire
- Agone
- 3612226368627
« Si l'éducateur est celui qui sait, si les élèves sont ceux qui ignorent, il incombe au premier de donner, de remettre, d'apporter, de transmettre comme en dépôt son savoir aux seconds. Il n'est donc pas étonnant que, dans cette vision "bancaire" de l'éducation, les élèves soient vus comme des êtres d'adaptation, d'ajustement. Et plus ils s'emploient à archiver les dépôts qui leur sont versés, moins ils développent en eux la conscience critique qui leur permettrait de s'insérer dans le monde, en transformateurs de celui-ci. En sujets. Dans la mesure où cette vision bancaire de l'éducation annule ou minimise le pouvoir créateur des élèves, qu'elle stimule leur naïveté et non leur esprit critique, elle satisfait les intérêts des oppresseurs : pour eux, il n'est pas fondamental de mettre à nu le monde, ni de le transformer.
Les oppresseurs maintiennent les masses aliénées, à travers des mythes indispensables au statu quo. Par exemple, le mythe selon lequel tout un chacun, à condition de ne pas être fénéant, peut devenir un entrepreneur ; le mythe de l'héroïsme des classes oppressives, comme gardiennes de l'ordre ; le mythe du droit de toutes et tous à l'éducation. »
À l'image d'autres grands pédagogues, en premier lieu Célestin Freinet, Freire rappelle que projet éducatif et projet social sont indissociables. Selon lui, le but de l'éducateur est de donner aux opprimés les moyens de construire une conscience claire de leur position, et de rechercher avec eux les moyens de transformer le monde. Écrit en 1968 au Chili, ce texte irrigue aujourd'hui encore la pensée de la pédagogie critique partout dans le monde.
Pédagogue brésilien, Paulo Freire (1921-1997) est mondialement connu pour ses travaux sur l'alphabétisation des adultes des classes populaires et son engagement dans la lutte contre l'oppression par l'éducation. Ses ouvrages sont traduits dans plus de vingt langues.20 prêts
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LCPPour ne pas en finir avec la nature : questions d un philosophe à l'anthropologue Philippe Descola
Patrick Dupouey
- Agone
- 3612226402901
Méditant sur le destin de la nature dans le contexte contemporain de son artificialisation toujours plus avancée, Philippe Descola annonce « son décès prévisible, en tant que concept » et la « clôture probable d'un long chapitre de notre propre histoire ». Mais comment définir les « dégâts anthropiques » occasionnés par l'action de l'homme sans faire référence au moins implicitement à ce que cette action modifie et à ce qui est atteint par ces dégâts ? Soit à ce qui, dans le monde, a de loin précédé notre existence, l'a produite et continue de la déterminer : la nature.
Il est tout à fait certain qu'une époque est en train de se clore, caractérisée par une certaine manière de concevoir notre rapport à la nature. Il n'en reste pas moins que nous avons beaucoup de raisons, et des raisons assez solides, de douter que ce à quoi renvoie le mot « n'existe pas », ou encore que la notion de nature n'ait « aucun sens » et ne soit qu'un « fétiche » qui a « fait son temps ». Comme on peut douter qu'il faille « désormais penser sans elle » et qu'user du concept de nature soit, comme le suggérait Pessoa, le symptôme d'« une maladie de nos idées ». Il est ainsi plus urgent de le clarifier de manière critique que de penser par-delà nature et culture.
Si l'on en croit l'anthropologue Philippe Descola, la pensée moderne de la nature fait partie du problème et non de la solution. En philosophe, Patrick Dupouey interroge cette proposition pour montrer que, bien au contraire, un concept de nature solide reste un outil indispensable pour comprendre les crises que nous traversons, sans sombrer dans les apories du relativisme. L'analyse de ces processus permet de faire émerger des solutions pour une transformation progressiste et coopérative du monde, pour sortir des crises qui caractérisent notre époque.
Longtemps professeur de philosophie en classes préparatoires, Patrick Dupouey est notamment l'auteur d'un « Que sais-je ? » sur La Nature (2023), de La Croyance. Comment savoir ce qu'il faut croire ? (Vrin, 2022) et, en passionné d'alpinisme, de Pourquoi grimper sur les montagnes (Guérin, 2012).20 prêts
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LCPDe l'éducation en temps de révolution
Nadejda Kroupskaia
- Agone
- 3612226413303
Le but que se pose l'État bourgeois c'est de transformer l'école en un instrument servant à affermir la domination bourgeoise. Quel but se pose donc l'État prolétarien ? Si on est tenté de répondre "en faire un instrument de domination prolétarienne", c'est que la question est mal posée. Ce n'est pas pour transformer la classe ouvrière en classe privilégiée que le prolétariat a pris le pouvoir. C'est pour détruire la domination de classe. Son oeuvre scolaire doit correspondre à l'action prolétarienne en général. Il faut former une génération qui pourra réaliser l'idéal prolétarien
On la décrit souvent comme la fidèle et sage compagne de Lénine. Pourtant, Nina Kroupskaïa est aussi l'artisane de la plus importante réforme du système éducatif de l'URSS. Cette révolutionnaire de la première heure, fille de la petite noblesse de St Petersbourg et convertie au marxisme dès la fin du XIXe siècle, a fait de la pédagogie en temps de révolution son cheval de bataille. S'inspirant des plus grands pédagogues comme Tolstoï, Dewey, Rousseau ou Pestalozzi, elle s'attache, une fois au pouvoir, à passer de la théorie à la pratique en organisant la scolarisation de tous les enfants et en se lançant dans une vaste campagne d'alphabétisation. Elle n'a cessé de consigner par écrit, ses constats et réflexions sur le sujet ; très peu ont été traduits en français.
Associées à un immense projet d'éducation populaire, ses réformes interrogent l'articulation entre la valorisation du travail ouvrier et le développement d'une conscience révolutionnaire. L'autrice pose en filigrane des questions toujours d'actualité : comment organiser sans endoctriner ? Quelle place pour la jeunesse dans le projet révolutionnaire ?20 prêts
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LCPPourquoi les riches votent à gauche
Thomas Frank
- Agone
- 3612226325064
Ce livre analyse l'abandon par les « nouveaux démocrates » des classes populaires et des syndicats au profit des classes aisées et cultivées. Ce choix pour l'« économie de la connaissance » a condamné les travailleurs manuels et les catégories peu diplômées à la relégation sociale et à une forme de plus en plus agressive de mépris culturel.
Dépréciées par le parti qui leur servait autrefois de véhicule politique, les classes populaires sont devenues plus attentives aux thématiques identitaires de démagogues réactionnaires. L'histoire mondiale récente - des mandats de Trump et de Bolsonaro aux élections de Biden et de Macron - n'a fait que confirmer les analyses de l'auteur.
Aux États-Unis comme en France, la méritocracie s'est installée sans complexes, mettant à mal les services publics, faisant du marché du travail un marché contractuel profondément défavorable aux petits salariés, démantelant le syndicalisme. Aux États-Unis comme en France, en cajolant les hauts salaires, la « gauche » a pavé la voie (royale) à l'extrême droite.
Ce livre, véritable plaidoyer contre la méritocratie et pour reconsidérer les classes laborieuses, offre un rappel que la gauche n'est pas moins responsable que la droite de l'explosion récente des inégalités, grâce à une analyse du modèle américain mis en oeuvre en France, de Hollande à Macron.
Journaliste et essayiste, Thomas Frank écrit régulièrement pour Le Monde diplomatique et Harper's des articles d'analyse sociale et politique de la situation américaine. Cofondateur et rédacteur en chef du magazine The Baffler, il est l'auteur d'une demi-douzaine d'ouvrages.20 prêts
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LCPBlack lives matter : le renouveau de la revolte noire americaine
Taylor Keeanga-Yamahtta
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- 3612226309460
Comment le mouvement Black Lives Matter a-t-il pu naître sous le mandat du premier président noir ?
Une plongée dans l'histoire du racisme aux États-Unis, écrite par une universitaire et militante membre du mouvement Black Lives Matter.
Réédition avec une préface qui actualise ce classique sur le renouveau des luttes contre le racisme aux États-Unis à l'aune de l'évolution des luttes sociales au cours de la dernière décennie.
Cet essai revient sur l'« économie politique du racisme » depuis la fin de l'esclavage, le reflux des mouvements sociaux des années 1960 et l'essor d'une élite noire prompte à relayer les préjugés racistes et anti-pauvres. Il défend le potentiel universaliste de Black Lives Matter : afro-américain et tourné contre les violences policières, il peut parfaitement rallier d'autres groupes et s'étendre à une lutte générale pour la redistribution des richesses.
Dès 2017, K-Y. Taylor avait anticipé la déflagration qui suivra l'assassinat de George Floyd en 2020, comme plus tôt le meurtre de Mike Brown par un policier blanc avait marqué un point de rupture pour les Afro-Américains de Ferguson (Missouri). Peut-être était-ce à cause de l'inhumanité de la police, qui a laissé le corps de Brown pourrir dans la chaleur estivale. Peut-être était-ce à cause de l'arsenal militaire qu'elle a sorti dès les premières manifestations. Avec ses armes à feu et ses blindés, la police a déclaré la guerre aux habitants noirs.
Militante antiraciste, féministe et anticapitaliste, Keeanga-Yamahtta Taylor enseigne au Département d'études afro-américaines de l'université de Princeton. Black Lives Matter, son premier livre, a reçu de nombreux prix et a été plusieurs fois réimprimé depuis sa sortie aux États-Unis.20 prêts
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LCPL'âge des extrêmes ; histoire du court XXe siècle
Eric Hobsbawm
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- 3612225952179
Eric Hobsbawm est né l'année de la révolution d'Octobre et s'est réclamé du marxisme toute sa vie. La période qu'il analyse et le communisme qui en constitua une dimension essentielle sont donc liés à son existence. Bien que le XXe siècle soit achevé, son interprétation reste un enjeu politique décisif. Et le fait que l'ordre en place provoque son lot de révoltes presque partout dans le monde interdit de reléguer au rang de contes poussiéreux les chapitres d'un temps qui a vu des peuples renverser l'irréversible. Leurs espérances furent parfois déçues, détruites, décapitées (cette chose-ci est connue), mais aussi parfois récompensées (cette chose-là est moins évoquée).
L'Ère des extrêmes nous rappelle que l'humanité ne fut pas toujours impuissante et désarmée quand elle voulut changer de destin. Lorsque Hobsbawm publia ce livre, ce genre d'observation n'allait plus de soi. Mais vingt-cinq ans plus tard, les lampions de la célébration définitive de la démocratie libérale sont éteints. Et l'histoire qui resurgit ne se résume pas à un imaginaire désenchanté.
Cette somme mêle l'étude des révolutions politiques, culturelles et des bouleversements sociaux du XXe siècle, celle des deux guerres mondiales, mais aussi des innovations artistiques et scientifiques.
Traduit en trente langues et largement célébré, L'Ère des extrêmes rencontra un accueil plus difficile en France, où les grandes maisons d'édition refusèrent de publier des analyses trop marquées selon elles par l'attachement de l'auteur à la cause révolutionnaire.
« Dans les toutes premières lignes de son ouvrage, Eric Hobsbawm écrit : "En cette fin de XXe siècle, la plupart des jeunes femmes et des jeunes hommes grandissent dans une espèce de présent permanent, dépourvu de tout lien organique avec le passé public qui a pourtant façonné les temps actuels."
Rien de tel que ce livre superbe, si riche de faits lumineusement rapprochés, bouillonnant d'idées, pour éclairer le lecteur sur l'histoire, toute proche et pourtant mal connue, qui a modelé ce monde désorienté et l'incite à sortir de ce "présent permanent" sans perspectives, à inventer, avec d'autres, son propre avenir. »
Claude Julien « Le siècle des extrêmes. Une histoire qui a modelé notre monde désorienté », Le Monde diplomatique, mars 1995.
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LCPLa promesse : le royaume au bout du chemin Tome 1
Jan Guillou
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- 3612226350400
Dans le premier tome de cette saga historique où se mêlent aventure, romance et intrigues politiques, l'auteur retrace l'enfance et l'entrée dans l'âge adulte d'Arn, futur Templier. Une période qui se déroule entre châteaux forts, monastères, chants de scaldes,apprentissage du maniement des armes, et premiers émois. Jan Guillou parvient à transformer le tableau d'une formation - à la fois religieuse et profane - en une épopée haletante ; la tension entre le spirituel et le temporel s'incarne dans le corps et l'âme du jeune homme, qui subit et transcende ces contradictions.
Ce roman prend à contre-pied la vision traditionnelle d'un Moyen Âge sombre et barbare pour dévoiler l'extraordinaire dynamisme du laboratoire culturel et politique qu'il a représenté. En filigrane, il érige en modèle les valeurs de tolérance et d'humanisme dont son héros est porteur.
OEuvre historique et humaniste, cette trilogie est un véritable hymne à la tolérance qui propose une réflexion sur notre époque, notamment sur les rapports qu'entretiennent culture matérielle et culture spirituelle, les pièges de la politique prétendument pragmatique et les avantages de la mixité culturelle.
Luttes de pouvoir, personnages historiques, paysages bucoliques, trahisons et solidarité, tout est réuni dans une trilogie qui fera date.20 prêts
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LCPDu taudis au airbnb : Petite histoire des luttes urbaines à Marseille
Victor Collet
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- 3612226420868
La conversion du taudis au Airbnb n'est pas l'unique facteur dans la crise du mal-logement qui s'accélère à Marseille. Elle n'est pas la plus déterminante ou la seule raison de l'implantation forcenée de la plateforme non plus. Mais la crise des effondrements et du confinement conjuguées ont offert un terreau particulièrement fertile à une plateforme qui affectionne tant les crises et qui accélère voire démultiplie en retour le mal-logement qui en facilitait l'essor. Boucle vertueuse et spéculatrice pour les uns, boucle maligne et infernale pour les habitants. L'explosion du juteux marché du « meublé » et cette reconversion de l'insalubrité marseillaise lui donnent en tout cas une saveur toute particulière : amère et franchement sordide.
Novembre 2018, Marseille, rue d'Aubagne. Deux immeubles s'effondrent sur leurs habitants : huit morts, une ville traumatisée, une mairie qui fuit toute responsabilité. Triple effondrements : physique, moral, politique. Pourtant, la catastrophe était prévisible, presque annoncée, tant la gestion urbanistique de la deuxième ville de France dysfonctionne depuis trop longtemps.
Connue pour ses marchands de sommeil, qui exploitent sans vergogne le besoin de logement des plus précaires en louant à des prix exorbitants des bâtiments indignes, Marseille est désormais en proie à une frénésie de la rénovation. Détruire puis reconstruire pour rendre la métropole enfin attractive et rentable : l'occasion est trop belle de déplacer les populations pauvres et issues de l'immigration du centre-ville, au gré des mises en péril, plus ou moins légitimes. Gentrification, touristification, soutenue par l'explosion d'Airbnb et l'absence de réglementation de la plateforme. Mais tout cela ne se fait pas sans une certaine résistance populaire. Les luttes pour l'accès à un logement digne préexistent à l'effondrement mais changent de dynamique avec le tourisme et l'installation massive de néo-marseillais, qui participent à l'explosion immobilière.
Né en 1982, Victor Collet a vécu, mené ses recherches et milité dix ans à Nanterre, des luttes de quartier à la défense des étrangers et auprès des habitants des bidonvilles d'aujourd'hui.20 prêts
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LCPLes enjeux du XXIe siècle : réflexions sur l'empire et la démocratie
Eric Hobsbawm
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- 3612226331942
Que nous apprend le regard d'un grand historien quand il se pose sur l'avenir et non sur le passé ?
Dans ce recueil de textes rassemblés ici pour la première fois, ce n'est pas sur le passé, même récent, mais le présent et l'avenir que l'historien exerce ses compétences, puisant autant dans les époques qu'il étudia que dans son expérience de celles où il vécut - entre guerre et paix, terrorisme et démocratie, impérialisme et environnement, conséquences de la chute de l'URSS et futur des États-nations.
Invoquant une mémoire dont il estimait qu'elle « n'est pas tant un mécanisme d'enregistrement qu'un mécanisme de sélection » permettant de « lire les désirs du présent dans le passé », de cette synthèse naît un point de vue où luttent lucidité, optimisme et pessimisme. Où le militant embarque souvent l'historien.
Aussi l'intérêt de ces pages se trouve moins dans les prédictions (ou les erreurs de prédictions) de l'auteur que dans la compréhension qu'accompagnent les analyses, par un intellectuel engagé dans les luttes de son temps, offertes à celles et ceux qui vivront un temps qu'il ne connaîtra pas.
« À terme, les gouvernements mèneront une guérilla constante contre la coalition entre de petits groupes d'intérêt bien organisés et les médias. Ces derniers seront de plus en plus persuadés que leur rôle politique consiste à publier ce que les gouvernements veulent cacher, alors que - et c'est là toute l'ironie d'une société basée sur un flux illimité d'informations et de divertissements -, pour remplir leurs pages et leurs écrans, ils feront confiance aux propagandistes des institutions qu'ils sont censés critiquer. »20 prêts
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LCPOrganiser le pouvoir ouvrier : le laboratoire opéraiste de la Vénétie (1960-1973)
Marie Thirion
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Du point de vue opéraïste, les travailleurs de la chimie sont l'incarnation d'une classe ouvrière montrant la voie à suivre. L'intervention à ses côtés semble d'autant plus urgente que le secteur se prépare à se mobiliser pour le renouvellement des conventions collectives à la suite des métallurgistes. Ces derniers ne sont pas parvenus à surmonter la division entre public et privé, ni à créer les conditions d'une lutte commune.
Les opéraïstes sont convaincus que les chimistes peuvent éviter ces écueils en portant des revendications pertinentes (notamment sur le temps de travail et l'augmentation des effectifs) et en s'assurant de pouvoir généraliser et contrôler eux-mêmes la lutte. Pour les opéraïstes, la classe ouvrière est désormais seule face au capital. Ce sont "les premiers pas vers un nouveau type d'organisation, totalement autonome" qu'ils croient déceler dans les grèves de l'été 1963. Quant au reflux de la conflictualité ouvrière qui suit, il est inter- prété comme un refus de suivre les syndicats, et non comme un refus de la lutte.
Aux « années de plomb » italiennes est associée la violence de groupes radicalisant la contestation issue de Mai 68. Parmi eux figure l'opéraïsme, courant marxiste né en Italie au début de la décennie. Loin du cliché d'une extrême gauche enfermée dans ses spéculations théoriques et condamnée à sombrer dans une fuite en avant mortifère, l'histoire que retrace Marie Thirion restitue toute l'ampleur d'un mouvement ancré dans la classe ouvrière. Cette tentative de mener une lutte autonome, détachée des bureaucraties syndicales et politiques, fait écho à tout questionnement sur l'articulation entre production intellectuelle et mobilisation des travailleurs.
Marie Thirion est agrégée d'italien et docteure à l'université de Grenoble Alpes. Elle a mené une enquête sociologique et historique au chevet de la mémoire ouvrière et militante italienne, dont elle a tiré son premier livre.20 prêts
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LCPHussardes noires : des enseignantes à l'avant-garde des luttes. De l'affaire Dreyfus à la grande guerre
Mélanie Fabre
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- 3612226402567
Dans les dernières décennies du XIXe siècle, quelques femmes saisissent les nouvelles opportunités qui s'offrent à elles dans l'institution scolaire. Enseignantes, directrices d'école, inspectrices, ces rares élues n'entendent pas toutes se contenter du rôle subalterne dans lequel on voudrait les cantonner.
Liberté, Égalité, Fraternité : elles prennent la République au mot.
Dans les salles de classe, les universités populaires, les revues ou sur les estrades des réunions publiques, elles font entendre leur voix. Indociles et combatives, elles défendent leur idéal d'une école émancipatrice, imaginent de nouveaux rapports entre les sexes et entre les nations. Ainsi inventent-elles, malgré les réticences et les résistances, une nouvelle figure : l'intellectuelle.
En retraçant la vie de quelques pionnières oubliées, Mélanie Fabre évoque toute une génération de femmes engagées dans un triple combat : pour une école démocratique, l'instruction laïque et l'émancipation des femmes.
Historienne à l'université de Picardie Jules Verne (CAREF), Mélanie Fabre travaille sur l'éducation, les femmes et le genre, ainsi que sur la gauche à l'époque contemporaine.20 prêts
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LCPDésoccidentalisation, repenser l'ordre du monde
Didier Billon, Christophe Ventura
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L'année 2022 aura ouvert une nouvelle situation internationale, caractérisée par la dimension géopolitique, sanitaire et écologique d'une crise systémique du système-monde, où la guerre d'Ukraine constitue une nouvelle étape.
Les auteurs fondent leur diagnostic sur un rappel des grands conflits et affrontements du siècle dernier, pour comprendre comment on en est arrivés à la situation actuelle : entre nouvelle guerre froide et nouveaux enjeux impérialistes, affirmation des États dits du Sud, restauration de la puissance russe et positionnement central de la Chine face à la fragilisation du modèle démocratique. Leurméthode:analyserl'organisationdesrelationsentrelespouvoirs économiques, financiers, politiques, militaires et technologiques, leurs évolutions au sein de chaque État et société, et entre eux dans le système international.
Le monde serait entré dans une phase de désoccidentalisation, c'est-à-dire d'érosion irréversible des valeurs, de la puissance et de l'influence des pays occidentaux. Certes, mais cela ne suffit pas pour saisir les contradictions à l'oeuvre : partout agit une société vivante dont les évolutions sont forgées par des rapports de classe et des luttes internes, en régime démocratique ou autoritaire, au sein des sociétés occidentales comme dans celles du Sud.
L'analyse de ces processus permet de faire émerger des solutions pour une transformation progressiste et coopérative du monde, pour sortir des crises qui caractérisent notre époque.
Dans quelle mesure les peuples pèseront-ils dans ces évolutions en cours ? Une partie de la réponse se trouvera dans leur capacité d'action et de mobilisation à venir.
Puissent les réflexions contenues dans cet ouvrage contribuer à nourrir la réflexion et les débats de toutes celles et ceux qui ne se résignent pas à l'inéluctable et au chaos, conscients que l'histoire humaine reste largement, pour le meilleur ou pour le pire, une auto- construction collective.
Membre de l'IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques), Didier Billion est spécialiste du Moyen-Orient, et l'auteur, entre autres, de La Turquie, un partenaire incontournable (2021).
Membre de l'IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques), Christophe Ventura est spécialiste de l'Amérique latine. Un domaine sur lequel porte son dernier livre, Géopolitique de l'Amérique latine (2022).20 prêts
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