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« Avec beaucoup de douceur, Spartacus le presse : "Je dirai un mot et puis tu diras un mot. Nous sommes des êtres humains. Nous ne sommes pas seuls. Avons-nous fait des choses terribles pour qu'on nous amène ici ? Il ne faut pas que nous ayons honte et que nous nous haïssions l'un l'autre. Tout homme possède un peu de force, un peu d'espoir, un peu d'amour. Ce sont comme des graines plantées dans le coeur de tous les hommes. Mais celui qui les garde pour soi, il les voit se dessécher et mourir très vite. Si, par contre, il donne sa force, son espoir et son amour à d'autres, alors il en retrouve des réserves inépuisables. Il n'en manquera plus jamais et sa vie vaudra la peine d'être vécue. Et crois-moi, gladiateur, la vie est la meilleure chose qui existe au monde. Nous le savons. Nous sommes des esclaves. Nous n'avons rien d'autre que la vie, nous savons donc ce qu'elle vaut. Les Romains possèdent tant d'autres choses que la vie pour eux n'a pas grand sens. Ils jouent avec elle. Mais nous, nous prenons la vie au sérieux, et c'est pourquoi nous devons nous efforcer de ne pas être seuls. Tu es trop seul, gladiateur. Parle-moi un peu." »
Dans une Rome ravagée par la corruption et l'arbitraire, où les puissants s'engraissent sur le dos des esclaves qui meurent dans les champs et les mines, un fils et petit-fils d'esclaves, Spartacus, se met dans l'esprit de changer le monde. À la tête d'une troupe d'opprimés galvanisés par la légitimité de leur révolte et surpris par leur propre force, il fera trembler Rome au cours d'une véritable guerre qui durera deux ans. Ni naïf, ni dogmatique, Spartacus rappelle avec vigueur et lucidité que rien ne justifie d'accepter indéfiniment l'injustice. Et qu'un soulèvement est si vite arrivé...
Auteur de plus de quatre-vingt titres, parmi lesquels La Dernière Frontière, La Route de la liberté, Le Citoyen Tom Paine ou Spartacus (Agone, 2016), et de polars signés sous le pseudonyme E.V. Cunningham, dont Sylvia, Fast (1914-2003) brosse le portrait d'une période tourmentée de l'histoire américaine à travers son parcours personnel, qu'il retrace dans sa biographie Mémoires d'un rouge (Agone, 2018).
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LCPJe peins la lumière qui vient de tous les corps
Egon Schiele
- Agone
- 3612226424521
« Enfant éternel que je suis. J'ai toujours suivi la voie des gens ardents sans vouloir être en eux, je disais - je parlais et ne parlais pas, j'écoutais et voulais les entendre fort plus fort encore et regarder en eux. Je me sacrifiais pour d'autres, ceux qui me faisaient pitié, ceux qui étaient loin ou bien ne me voyaient pas moi qui voyais. Bientôt quelques-uns ont reconnu le visage de celui qui voit au-dedans et alors ils n'ont plus posé de questions. »
« 23 novembre 1914. Vienne 13°, Hietzinger Hauptstrasse 101. Ma chère Gerti !
Nous vivons l'époque la plus formidable que le monde ait jamais connue. - Nous nous sommes habitués à toutes les privations, des centaines de milliers de gens meurent dans la misère - chacun doit supporter son sort en vivant ou en mourant - nous sommes devenus durs et intrépides. Ce qui existait avant 1914 appartient à un autre monde, - nous aurons donc toujours les yeux rivés sur l'avenir, - qui n'a pas d'espoir appartient aux mourants, - nous devons être prêts à supporter tout ce que la vie apportera.
Et comme le soleil brille après l'orage, nous verrons nous aussi le soleil. C'est tout le bonheur que te souhaite ton frère... »
Ce choix de textes pour l'essentiel inédits en français révèle la trajectoire d'un peintre aussi radical qu'impétueux, qui n'eut de cesse de s'élever contre l'académisme et l'esprit petit-bourgeois. Au travers de vingt sept poèmes et vingt-et-une lettres adressées à ses proches, Schiele défend une vision de l'art offensive et révoltée.
Peintre, poète et dessinateur, Egon Schiele (1890-1918) a fondé le mouvement Neukunstgruppe et participé à la Sécession viennoise après des études à l'académie des Beaux-Arts. Emprisonné en 1912 durant plusieurs semaines à cause de ses dessins jugés pornographiques, il est mobilisé en 1915 et meurt en 1918 de la grippe espagnole.20 prêts
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LCPQuel pittoresque roman on pourrait écrire, semble-t-il, sur la vie de Vladimir Ilitch Oulianov-Lénine ! Prison, déportation, exil sibérien, vagabondages à travers l'Europe, évasions, traversée clandestine de frontières, périlleux travail illégal ; puis, soudain, avec une brusquerie fantastique, prise du pouvoir dans un empire égal au sixième de la surface du globe - tout cela, ensemble, compose un destin singulier. Et cependant, toutes les tentatives de faire de Lénine un héros de roman sont vouées à l'échec. Cet homme était foncièrement réfractaire au pittoresque. Il possédait une faculté unique de rendre les choses impersonnelles, nécessaires, inéluctables, faculté qui n'était sans doute rien d'autre qu'une aptitude à se confondre entièrement avec les forces historiques qu'il incarnait, mais que son entourage traduisait par les mots : simple, modeste, naturel.
Dans cette courte biographie écrite en 1959, l'autrice dresse un portrait de Lénine résolument grand public. Cette courte introduction à la vie d'une figure centrale de la Révolution russe est servie par une plume élégante, celle d'une romancière qui, sans être impartiale, n'esquive aucun des écueils du léninisme.
Nina Gourfinkel écrit depuis son exil en France, à un quart de siècle de distance, à l'aune de l'héritage bolchevique. À l'occasion du centenaire de la mort de Lénine, son point de vue à la fois partisan et critique offre une solution pour qui veut pénétrer dans ce moment d'histoire à travers un angle original, et sur un mode narratif.
Née en 1900 à Odessa dans une famille juive, Nina Gourfinkel est étudiante à Pétrograd au moment de la Révolution de 1917. Elle y adhère et participe au soulèvement populaire avant d'émigrer en France en 1925 pour fuir la stalinisation de l'URSS. Résistante pendant la seconde Guerre mondiale, docteure ès lettres, elle publie plusieurs biographies d'intellectuels et politiques russes (Gorki, Gogol, Tolstoï, Tchekov, Dostoievsky), ainsi que ses Mémoires - à paraître aux éditions Agone.20 prêts
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LCPLa promesse : le royaume au bout du chemin Tome 1
Jan Guillou
- Agone
- 3612226350400
Dans le premier tome de cette saga historique où se mêlent aventure, romance et intrigues politiques, l'auteur retrace l'enfance et l'entrée dans l'âge adulte d'Arn, futur Templier. Une période qui se déroule entre châteaux forts, monastères, chants de scaldes,apprentissage du maniement des armes, et premiers émois. Jan Guillou parvient à transformer le tableau d'une formation - à la fois religieuse et profane - en une épopée haletante ; la tension entre le spirituel et le temporel s'incarne dans le corps et l'âme du jeune homme, qui subit et transcende ces contradictions.
Ce roman prend à contre-pied la vision traditionnelle d'un Moyen Âge sombre et barbare pour dévoiler l'extraordinaire dynamisme du laboratoire culturel et politique qu'il a représenté. En filigrane, il érige en modèle les valeurs de tolérance et d'humanisme dont son héros est porteur.
OEuvre historique et humaniste, cette trilogie est un véritable hymne à la tolérance qui propose une réflexion sur notre époque, notamment sur les rapports qu'entretiennent culture matérielle et culture spirituelle, les pièges de la politique prétendument pragmatique et les avantages de la mixité culturelle.
Luttes de pouvoir, personnages historiques, paysages bucoliques, trahisons et solidarité, tout est réuni dans une trilogie qui fera date.20 prêts
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LCPLa quête Tome 2 : le royaume au bout du chemin
Jan Guillou
- Agone
- 3612226375526
Ta connaissance du Coran est vraiment grande, templier, reconnut Youssouf.
Comme je l'ai déjà dit, il faut connaître son ennemi, reprit Arn.
Mais celui qui tient de tels propos ne peut être mon ennemi. Tu cites le Coran, qui est la parole de Dieu. Ce que tu dis vaut donc pour moi, mais pas encore pour toi. Pour les croyants, tout cela a la clarté de l'évidence, mais qu'en est-il pour toi ? En vérité, je suis loin d'en savoir aussi long sur Jésus que toi sur le Prophète la paix soit avec lui. Mais qu'a dit Jésus de la guerre sainte ? A-t-il jamais promis que tu irais au paradis si tu me tuais ?
Dans le second tome de cette saga, nous retrouvons Arn de Gothia, bien loin de sa Suède natale : il est désormais moine- soldat en Terre sainte, au service de l'ordre des Templiers. Dans un contexte historique et politique violent, Arn lutte pour la cohabitation pacifique et le respect de la liberté de culte, avant de retrouver son pays déchiré par des querelles internes.
Son itinéraire croise celui de Saladin, qui unifie le monde arabe pour la reconquête de Jérusalem et des territoires occupés par les Francs. Alors que combats, trahisons et amour structurent le récit, cette rencontre est l'occasion d'aborder le vrai thème du roman : l'intolérance.
Ne faisant preuve d'angélisme ni avec les croisés - incapables de respecter une parole donnée - ni avec les musulmans, Jan Guillou rappelle les valeurs qui ont fédérés un lectorat de cinq millions de Suédois : loyauté, courage, humilité.
De la bataille de Montgisard (1177) au massacre de Saint-Jean d'Acre perpétré par Richard Coeur de Lion (1191), cette épopée historique nous invite à porter un autre regard sur les croisades et les rapports entre Orient et Occident.
Le journaliste et romancier Jan Guillou est né en 1944 à Sdertälje, en Suède. Très jeune, il est placé par sa mère dans une institution scolaire particulièrement violente. Expérience dont il tirera un roman autobiographique, La Fabrique de violence. Quelques années plus tard, en 1973, il enquête sur les activités d'un bureau de renseignement pratiquant le fichage de citoyens suédois au profit de la CIA. Suite à ces révélations, il sera condamné pour espionnage à dix mois de prison. Jan Guillou est également l'auteur d'une quarantaine d'ouvrages (traduits en une vingtaine de langues), parmi lesquels une série de romans d'espionnage, Coq rouge, et la trilogie d'Arn le Templier qui ont connu un immense succès populaire en Suède.20 prêts
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LCPLe sacre Tome 3 : le royaume au bout du chemin
Jan Guillou
- Agone
- 3612226400761
En l'an de grâce 1192, les rivalités politiques continuent d'agiter le Västra Gtaland. De retour au pays, libéré de son serment de templier pour mieux honorer son serment d'amour, Arn Magnusson s'appuie sur l'expérience de ses vingt ans de pénitences en Terre Sainte pour consolider son pays en devenir. Accompagné d'un curieux contingent de compagnons venus lui prêter main des musulmans et des Francs il met tout en oeuvre pour édifier des places fortes en différents domaines, et dresser une véritable armée pour défendre face aux grandes puissances voisines ce petit territoire destiné à être la Suède.
En parallèle de la fondation d'un pays, ce retour est aussi l'occasion pour lui de fonder une famille, sur des bases pour le moins originales : une femme qui sort de vingt ans de pénitence dans un couvent, une rencontre avec un fils "bâtard" qui ne le connaît qu'à travers l'écho de ses exploits...
Entre récit d'aventure et alliances politiques stratégiques, ce troisième tome vient clore, sur le même ton, un cycle débuté vingt ans plus tôt.
uvre historique et épopée humaniste, cette trilogie est un véritable hymne à la tolérance tout en nous proposant une réflexion sur notre époque, notamment sur les rapports qu'entretiennent culture matérielle et culture spirituelle, les pièges de la politique prétendument pragmatique et les avantages de la mixité culturelle.
Le journaliste et romancier Jan Guillou est né en 1944 à Sdertälje, en Suède. Très jeune, il est placé par sa mère dans une institution scolaire particulièrement violente. Expérience dont il tirera un roman autobiographique, La Fabrique de violence. Quelques années plus tard, en 1973, il enquête sur les activités d'un bureau de renseignement pratiquant le fichage de citoyens suédois au profit de la CIA. Suite à ces révélations, il sera condamné pour espionnage à dix mois de prison. Jan Guillou est également l'auteur d'une quarantaine d'ouvrages (traduits en une vingtaine de langues), parmi lesquels une série de romans d'espionnage, Coq rouge, et la trilogie d'Arn le Templier qui ont connu un immense succès populaire en Suède.20 prêts
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LCPDe memoire (3) : la courte saison des GARI : Toulouse 1974
Jann-Marc Rouillan
- Agone
- 3612226383989
Après le premier tome De mémoire sur « Les jours du début : un automne 1970 à Toulouse », années de formation au métier de militant encore dominé par l'insouciance ; le deuxième sur « Le deuil de l'innocence : un jour de septembre 1973 à Barcelone », maqué par la traque mortelle de la Guardia Civil du temps du MIL sous la dictature de Franco ; ce dernier volume de la trilogie de Jean-Marc Rouillan ferme la période qui donnera naissance à ses Dix ans d'Action directe. Un témoignage, 1977-1987.
Dans ce troisième volume, Jean-Marc Rouillan revient sur le quotidien du groupe toulousain des GARI (Groupes d'action révolutionnaire internationalistes) en lutte contre la dictature de Franco. Au-delà d'un récit d'aventures picaresques qui s'étendent sur tout le territoire européen, on voit se dessiner le point de non-retour vers l'engagement dans la lutte armée.
Paru pour la première fois en 2009, ce texte a été écrit par de Jean-Marc Rouillan en prison, comme presque toute son oeuvre, qu'on peut lire comme la poursuite de la politique par d'autres moyens, empruntés par un auteur libéré de toute peine liée à son engagement dans la lutte armée.
On expérimentait de nouvelles formes de lutte. Mais on ne partait pas de rien : nos racines venaient du vieux "guérillerisme" ibérique. On diffusait l'expérience acquise à Barcelone dans la lutte du MIL. Et en France, pour la première fois depuis la guerre d'Algérie, des militants révolutionnaires entraient dans la clandestinité les armes à la main. Le temps des théories sans pratiques était fini. La guérilla devenait l'arme de la lutte quotidienne. Faction incessante du sabotage et de la subversion. Sans aucun regret, on avait coupé les ponts avec la connivence et les bienséances bourgeoises.
Né en 1952 à Auch, Jean-Marc Rouillan a été incarcéré de 1987 à 2011 pour ses activités au sein du groupe Action directe. Auteur de près de vingt livres, il vit aujourd'hui dans le Sud-Ouest de la France.20 prêts
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LCPContre mauvaise fortune
Jack Common
- Agone
- 3612226301082
Ce qui me revient aujourd'hui des brumes de ce lointain passé, ce sont des impressions confuses. Elles surgissent comme d'étranges poissons qui se précisent un bref instant de la lumière au bord de l'aquarium avant de replonger lentement dans les ténèbres du néant dont ils sont sortis...
Mrs McGrewin était la championne du mont-de-piété. Elle avait porté le dépouillement de son intérieur à un degré que Thoreau lui-même n'avait jamais envisagé. « De la simplicité ! », telle était la devise du philosophe de Nouvelle-Angleterre. Eh bien, elle avait pratiquement simplifié l'agencement des pièces jusqu'à ne laisser que les murs nus. Il y avait bien des stores aux fenêtres en façade, mais pas de rideaux derrière. Il ne restait qu'un lit double, sans doute témoin d'une certaine considération pour les - modestes - besoins du mari ; pour le reste, les enfants dormaient par terre dans une pièce où il n'y avait ni horloge, ni vase, ni tableau, ni vaisselle, et ils buvaient dans des pots de confiture. Il régnait dans ce logis frugal une paix proche du nirvana. Quant à McGrewin, qui était ajusteur, et non pas philosophe comme on pourrait le croire, c'était un placide fumeur de pipe qui partait tous les jours au boulot en veste et bleu de chauffe. Placide, débonnaire, jamais un mot plus haut que l'autre, il était peut-être particulièrement doué pour s'abstraire de toute contingence, mais les enfants avaient l'air contents aussi. D'ailleurs les gosses des environs étaient toujours fourrés chez eux - à commencer par mes soeurs. On se disait que là-bas, la vie devait être comme un pique-nique perpétuel ; c'était la seule maison de la rue où on pouvait carrément manger par terre et boire un coup au pot de confiture pour faire glisser... Autre troublant paradoxe, et qui donnait à réfléchir aux mères respectables du quartier.
D'autres s'offusquaient d'un tel scandale ; en tout cas, ils essayaient. Mais au fond, personne n'avait vraiment le coeur de blâmer les McGrewin - ils avaient l'air tellement satisfaits de leur sort !
Jack Common façonne une vision sensible de la classe ouvrière sur un mode autobiographique, dominé par l'ironie, l'humour et l'autodérision. Un mariage entre style littéraire et expression culturelle populaire, depuis les réparties et les plaisanteries locales jusqu'au formalisme du monologue et du music-hall.
« La voix authentique de l'homme ordinaire », George Orwell20 prêts
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LCPL'an 1 de la révolution russe ; la vie en danger
Victor Serge
- Agone
- 3612226037110
« Le sort de la révolution se décidait dans une petite station à peu près inconnue, à 70 kilomètres de Kazan. Ce qui restait des forces soviétiques se cramponnait à cette petite station de Sviajsk. Elle fermait aux blancs la route fluviale de Nijni Novgorod et la ligne Kazan-Moscou. C'était, dans l'esprit de ses défenseurs, la clef de la Russie centrale, le dernier bastion sur lequel il fallait se faire tuer jusqu'au dernier. Sviajsk tient. L'avance victorieuse des blancs se brise là sur de pauvres tranchées creusées à la hâte, et derrière lesquelles il n'y a qu'une volonté de fer. »
En l'an I, la République des soviets est une citadelle assiégée. Il faut tenir contre les Allemands, contre les blancs, contre les Alliés, dans l'espoir de l'éclatement de la révolution allemande, qui doit entraîner les autres « pays avancés d'Europe ». Serge restitue le fil des événements qui, dans ces circonstances dramatiques, ont transformé l'État-Commune né de la révolution en dictature du Parti à la fin de l'année 1918. Commencée en 1925, quand Serge fait parti de l'opposition de gauche du parti bolchévique, et achevée en 1928, après son exclusion pour « activité fractionnelle », cette fresque témoigne de la fidélité de son auteur aux idéaux d'Octobre. Elle montre les prodiges d'héroïsme déployés par la classe ouvrière et les paysans de Russie dans leur combat contre les oppresseurs de toutes nations, bien vite réconciliées après la guerre pour conjurer le danger rouge.
Né à Bruxelles dans une famille d'exilés anti-tsaristes, rédacteur à l'anarchie, Victor Serge (1890-1947) rejoint la Russie à l'annonce de la révolution après avoir participé en juillet 1917 à une tentative de soulèvement anarchiste à Barcelone. Membre de l'opposition de gauche du parti bolchevique, il connaît la prison puis la relégation en Oural. Expulsé d'URSS après des années d'interventions de militants et d'écrivains, il arrive à Bruxelles en avril 1936. En 1941, il réussit à fuir la France et rejoindre l'Amérique centrale avec son fils Vlady grâce au Centre américain de secours (Varian Fry, Marseille). Il meurt à Mexico en 1947.
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LCPInfinitif present
Jann-Marc Rouillan
- Agone
- 3612226235950
« Les nouvelles frontières ne sont pas géographiques, ni naturelles. Elles sont économiques, politiques et culturelles. Elles isolent ceux qui oeuvrent au bon fonctionnement du système et ceux qui sont conscients de la nécessité de sa transformation radicale. Si cette conscience se transforme en actes de sécession, mêmes modestes, alors d'autres frontières sont activées. C'est le bannissement, la disparition dans la solitude, le désoeuvrement, la faim, le froid, la maladie, une forme ou une autre de mort sociale, qui est l'existence des surnuméraires de la société de consommation - peu importe, du moment que la non-vie, comme la mort, est discrète. »
Avec ce livre, JMarc Rouillan accomplit sa « conjugaison des temporalités pour obtenir une symbiose entre le quotidien pénitentiaire et le passé qui resurgit en imposant des présences viscérales au milieu de l'absence radicale ». C'est ainsi qu'il emprunte et relie presque tous les thèmes et les genres qu'il a déjà explorés : récits (plus ou moins théâtralisés) de l'univers carcéral, mémoires du militant tissés d'icônes révolutionnaire, souvenirs d'enfance, soliloques et analyses politiques.
Infinitif présent est paru pour la première fois en 2010 dans une version tronquée. Cette nouvelle édition, révisée, en donne le texte intégral.
Né en 1952 à Auch, Jean-Marc Rouillan a été incarcéré de 1987 à 2011 pour ses activités au sein du groupe Action directe. Auteur de près de vingt livres, il vit aujourd'hui dans le Sud-Ouest de la France.20 prêts
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LCPQuand je serai grande, je changerai tout
Irmgard Keun
- Agone
- 3612226010618
« Les filles sont de sexe féminin. J'ai appris en sciences naturelles que tous les animaux sont féminins quand ils produisent des choses de valeur. Quand ils sont féminins, ils peuvent avoir des petits, donner du lait et pondre des oeufs. Les coqs sont masculins et peuvent juste être de toutes les couleurs, faire cocorico et abîmer les plumes des poules avec une grande brutalité. D'ailleurs, tout va en fait bien mieux chez les animaux. Si je pouvais pondre des oeufs, tout le monde se disputerait ma personne, je pourrais nourrir ma famille et nous n'aurions plus besoin d'argent. »
Dans l'Allemagne de 1918, une petite fille écrit à l'empereur qu'il ferait mieux d'abdiquer, force son père à lancer une bombe à eau sur une voisine moralisatrice, tente de transmettre la scarlatine à un soldat pour lui éviter le front... et s'offusque qu'en plus d'être bornés et ennuyeux, les petits bourgeois réactionnaires qui l'entourent cherchent encore à la punir. Avec une absence totale de sens de la nuance, cette jeune narratrice sape efficacement les bases idéologiques de l'Allemagne nazie et présente l'humanisme comme une conviction relevant d'un bon sens élémentaire.20 prêts
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LCPUne révolution des esprits ; les lumières radicales et les origines intellectuelles de la démocratie moderne
Jonathan Israël
- Agone
- 3612226010557
« 1770. Depuis un siècle, deux camps s'affrontent au sein des Lumières. Héritiers de Locke, Leibniz, Montesquieu, les modérés dominent. Sous la houlette du vieux Voltaire, ils s'efforcent de maintenir le corps et l'âme séparés, de concilier raison et religion, de réformer la société en préservant l'aristocratie et la monarchie, et de réserver les lumières aux élites dirigeantes. Face à eux, les radicaux, héritiers de Bayle et Spinoza, n'ont pas de meilleure arme que leurs livres clandestins, massivement diffusés dans toute l'Europe. Sous l'impulsion de Diderot et de d'Holbach, ils placent l'homme au sein d'une nature sans transcendance, opposent la raison à toute autorité religieuse, combattent pour l'abolition des privilèges, pour l'égalité des peuples et des sexes, et inclinent vers une démocratie représentative.
1770 : les radicaux prennent le dessus. S'opère alors, en deux décennies, une révolution des esprits qui va rendre possible dès 1789 la révolution en acte. Ce livre offre un panorama clair et vivant des affrontements entre radicaux et modérés sur la plupart des grandes questions philosophiques, morales, économiques, politiques en ce moment charnière. »
Depuis quinze ans, les travaux de Jonathan Israel bousculent les idées dominantes sur les Lumières. Il en réordonne les cadres spatio-temporels : résolument internationales, ses Lumières commencent en 1650 en Hollande, puis s'étendent à toute l'Europe et à l'Amérique pour devenir mondiales vers 1770. Plaçant au coeur de l'histoire des idées la reconstitution des controverses, il fait apparaître les stratégies intellectuelles, les alliances, les divorces et leurs enjeux. Il redonne ainsi une nouvelle jeunesse à l'idée que les révolutions politiques de la fin du XVIIIe siècle n'ont pu avoir lieu que parce qu'elles ont été précédées par une « révolution de l'esprit » opérée par des philosophes.
Ce livre est issu d'un cycle de conférences (2008) dans lesquelles l'auteur, se tournant vers un large public, a condensé l'essentiel de ses idées.
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LCPMousquetaires et misérables : écrire aussi grand que le peuple à venir (Dumas, Hugo, Baudelaire et quelques autres)
Evelyne Pieiller
- Agone
- 3612226270562
« Dans mon enfance, on n'allait pas au cinéma. Ma mère ouvrait le café à 5 heures du matin, pour les éboueurs. Elle m'a pourtant emmenée deux fois à l'Eldorado. Moments luxueux, où on marchait dans la nuit tombée, à la lumière des réverbères. La première fois, c'était pour Les Misérables.
Un an plus tard, à l'occasion inespérée d'une convalescence périlleuse, j'ai lu Le Vicomte de Bragelonne. J'ai lu avec un intérêt un peu distant. Il faut dire qu'il me manquait tout ce qui précède. Mais c'était quand même un Noël.
Ma mère n'est pas à elle seule la représentante du peuple. Mais enfin, elle avait été bonne à tout faire, ouvrière, caissière, elle était fière d'avoir son certificat d'études et se rappelait mystérieusement quelques grandes dates de l'histoire ouvrière. Elle n'avait aucune sympathie pour ceux qui jugent de haut les filles perdues, les malheureux, les pas-chanceux. Elle n'a jamais lu Les Misérables, ni Les Trois Mousquetaires. Mais elle en connaissait l'histoire. Et elle ne s'étonnait pas d'en être à sa façon familière. Elle ne s'en intimidait pas. Ça faisait partie de son patrimoine. Comme pour des millions de gens. Dans le monde entier.
Cette littérature-là ne cherche pas à se mettre « à la portée » mais veut écrire aussi grand que le peuple à venir. Il y a des chansons, l'argot des malfrats, du feuilleton sentimental, du burlesque et du tragique, de la philosophie, un lyrisme flamboyant, des références, du panache et de la politique partout... Et le peuple à venir se l'est, à sa façon, appropriée.
Étrange duo que les Mousquetaires et les Misérables. L'un dit que le pouvoir est vil et l'existence étriquée, mais qu'il reste de quoi être beau contre l'ordre en place, l'ennui, l'injustice, la vie à l'économie, si on est ensemble. L'autre dit que l'ordre en place massacre, mais qu'on peut ouvrir l'avenir, debout sur les barricades, réelles ou mentales. Le peuple lit là ses peines, ses puissances et se fortifie dans ses peines et ses puissances.
Le petit peuple trop remuant qui se fera massacrer tout au long de ce XIXe siècle trop remuant et qui persévérera dans son absence de goût fera des Misérables sa légende, et, masse qui massivement se fout de l'Art, surtout avec une majuscule, fera de surcroît des Mousquetaires son idéal d'étincelante camaraderie. Le populo s'y est aimé, le populo s'y est embelli et armé : il a choisi ses Internationales romanesques. Rencontre fabuleuse entre les imaginaires des exilés de la Révolution, des orphelins de sa promesse de compléter l'humanité. On ne comprend rien au XIXe siècle si on ne comprend pas qu'il naît de la Révolution, qu'il la rêve sans trêve, y compris dans sa version cauchemar. Ce surgissement a reconfiguré le paysage mental, le sol et le ciel tremblent, l'individu est fêlé. Car la Révolution a inventé le peuple.
Comment se fait-il que la littérature française du XIXe siècle ait fourni au monde quelques-uns de ses héros universels ? que ça commence ici et là, cette production d'imaginaire populaire ? et que ça s'arrête pour ne plus jamais reprendre ?... Où l'on voit comment ce qu'écrit un romancier est plus grand que lui lorsqu'il est à l'écoute de son temps de révolte populaire.
Chroniqueuse à La Quinzaine littéraire, à Révolution puis membre de la rédaction du Monde diplomatique, Évelyne Pieiller a écrit pour le cinéma et le théâtre mais aussi essais et romans - derniers parus, Une histoire du rock pour les ados (2019), L'Almanach des réfractaires (2017).20 prêts
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LCPL'homme augmenté ; de l'immortalité au séquençage génomique, la fin de l'humain
Philippe Baque
- Agone
- 3612226037165
« Ma mère a passé quelques années dans une petite unité fermée d'un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Ce que j'y ai vu n'a fait qu'alimenter mes doutes sur la maladie d'Alzheimer. la maltraitance institutionnelle latente, l'omniprésence des laboratoires pharmaceutiques dans sa médicalisation et dans son accompagnement, l'échec des différentes politiques censées y répondre, la surenchère médiatique... Qu'est-ce qui se cache derrière ce qu'on nous présente comme une épidémie ? »
En l'absence de traitement médicamenteux efficace contre la maladie d'Alzheimer, dont on ne connaît pas les causes, la recherche s'oriente désormais vers la prévention de la maladie, à travers le séquençage du génome, les manipulations génétiques, les nanotechnologies, les prothèses bioniques ou encore les objets médicaux connectées. Ce livre, qui commence sous la forme d'un carnet de bord écrit au chevet d'un mère diagnostiquée Alzheimer, est une enquête menée à la première personne. En s'intéressant aux spéculations des laboratoires pharmaceutiques soutenus par les politiques publiques, mais aussi aux projets mégalomaniaques d'entreprises comme Google, Apple, Facebook ou Amazon, il montre comment la santé devient un "business" de plus en plus rentable. Les nouvelles technologies négligent l'humain, et pourraient bien réaliser un projet de société eugéniste des corps et des consciences.
Philippe Baqué est journaliste, auteur et réalisateur de documentaires. Il a notamment dirigé La Bio. Entre business et projet de société, Agone, 2012.
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LCPDes coeurs lents
Tassadit Imache
- Agone
- 3612226037240
« La promenade goudronnée serpente entre les pelouses jusqu'au lac. Le manège doré n'est pas encore ouvert. À quelques mètres de là, les petits chevaux de bois à pédales attendent sagement, alignés en rangs. Décor immuable pour une enfance de carte postale, songe Bianca. Nous, à l'origine, on vient de cette smala improbable qui courait pieds nus sur le lino du living le dimanche avec sarbacanes et lance-pierres, bouclés toute la journée à l'intérieur, à attendre le massacre de Fort Alamo. Des visages blêmes en lutte féroce contre le vide et la désolation. Une tribu victorieuse à un moment. »
François et Bianca, qui avaient failli se perdre, se retrouvent autour de la mort de leur petit frère, Tahir. Le long du lac où ils ont passé une partie de leur enfance et où Tahir s'était installé, leurs errances font ressurgir chez l'un et l'autre des morceaux d'histoire qu'ils avaient cru pouvoir oublier, de la guerre d'Algérie à la première « affaire du voile » en 1989 en passant par le départ soudain de leur mère, qui les a laissés se débrouiller seuls. Assignés à des identités aussi floues qu'étouffantes, sommés sans cesse de dire qui ils sont, réclamés par des clans, positionnés de force le long d'une ligne de front, ces coeurs lents, avides d'amour autant qu'ils s'en méfient, aspirent par dessus tout à creuser, en individus libres, leur propre sillon.20 prêts
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LCP
« Amérique. Le mot était sur toutes les lèvres.
De la gueule écumante des hommes ivres, il sortait en titubant dans le noir. Tout en haut dans le fumoir, il circulait de table en table comme un paquet d'actions, prenant l'accent des hommes du monde. Mais tout en bas, dans le ventre du navire, on le trouvait gravé, puis rageusement barré au charbon sur des murs dont la peinture s'écaillait, craché, noir et amer entre les mains calleuses qui l'envoyaient par pelletées dans les trouées de feu, parce que dans l'obscurité de la cale, le sens du voyage importait peu. »
Dans la Suisse des années 1900, où la modernité tarde à arriver, un couple de paysans est retrouvé mort, assassiné à la hache. Appelé sur le lieu du crime, l'enquêteur Albin Gauch se heurte au silence unanime des villageois. Soupçonnant un orphelin que le couple employait comme garçon de ferme et qualifiait de Bajass ("vaurien"), il embarque à sa suite pour New York sur le paquebot Liberté. Les semaines passées à bord de ce miroir grossissant d'une société de classes profondément inégalitaire, théâtre des craintes et des espoirs qu'inspire l'émigration à des Européens fuyant la misère, l'amèneront à désobéir à sa mission policière.
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LCPDes femmes respectables
Beverly Skeggs
- Agone
- 3612226262390
« On est sorties à Manchester l'autre samedi, toutes les trois. C'était bien en fait, on s'est bien marrées. Mais à un moment on est allées dans le quartier bourge, et on se marrait devant les chocolats en se demandant combien on en aurait mangé si on avait pu se les payer, et il y a cette femme qui nous a lancé un regard. Si les regards pouvaient tuer. Genre, on était là, c'est tout, on faisait rien de mal, on n'était pas crades ni rien. Elle nous a juste regardées. On aurait dit que c'était chez elle et qu'on n'avait rien à faire là. Ben tu sais quoi, on est parties, on n'a plus rien dit pendant une demi-heure. T'imagines ? On s'est bien fait remettre à notre place. On aurait dû lui mettre notre poing dans la gueule. C'est des trucs comme ça qui te dégoûtent de sortir. Il vaut mieux rester chez soi. »
La matière première de ce livre est une série d'entretiens menés par Beverley Skeggs avec quatre-vingt-trois jeunes femmes issues de la classe ouvrière anglaise, inscrites à une formation d'aide à la personne et travaillées par leur propre respectabilité. Abordant leur rapport à la sexualité, à la classe ou au féminisme, cet ouvrage vient apporter un prolongement essentiel aux travaux de Pierre Bourdieu et de Paul Willis.
Sociologue britannique comptant parmi les spécialistes des cultural studies et de la pensée féministe, Beverley Skeggs a notamment codirigé Transformations : Thinking Through Feminism (Routledge, 2000) et Feminism after Bourdieu (Blackwell, 2004).20 prêts
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LCPEssais 3 / Wittgenstein et les Sortileges du Langage
Jacques Bouveresse
- Agone
- 3612225648140
Depuis plus de trente ans, Jacques Bouveresse explore les idées de Wittgenstein et les rend accessibles aux non-spécialistes. Introduction à l'ensemble de cette pensée, ce volume expose sa conception des problèmes philosophiques et développe la « méthode wittgensteinienne » sur quelques exemples typiques : la science et la croyance, le langage et l'image, l'action et ses motifs, ou encore le temps.
Professeur au Collège de France, Jacques Bouveresse a publié de nombreux ouvrages de philosophie du langage et de la connaissance mais aussi sur des écrivains comme Robert Musil et Karl Kraus. Il est aussi l'un des principaux commentateurs français de Ludwig Wittgenstein.
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