filter
Éditeurs
Languages
PNB : durée de la licence
PNB : prêts
PNB : prêt(s) simultané(s)
Sciences sociales / Société
-
Quand les travailleurs sabotaient : France, Etats-Unis (1897-1918)
Dominique Pinsolle
- Agone
- 3612226453309
L'histoire du monde du travail, dont les médias et le monde politique négligent, méprisent et effacent la réalité historique et sociologique, n'a pas fini de nous donner des leçons sur la culture de la résistance.
« Quelle que soit la manière dont on qualifie la littérature, les discours, les représentations et les pratiques liés au sabotage en France et aux États-Unis jusqu'à la guerre, il n'en demeure pas moins que le phénomène n'a aucun équivalent ailleurs dans le monde, ni dans sa nature, ni dans son ampleur. Toutes les forces syndicalistes révolutionnaires ont été réceptives au concept, mais seuls les militants français et les Wobblies étatsuniens ont produit une doctrine originale du sabotage qui a rencontré un écho international - comme en témoigne la diffusion internationale du terme français et du symbole du chat noir. En outre, malgré leurs particularités respectives, les deux formes de cette tactique qui se développent de part et d'autre de l'Atlantique sont liées et peuvent donc être appréhendées comme les deux étapes d'une même histoire. »
L'urgence climatique et sociale a remis au goût du jour l'activisme radical, dont le recours au sabotage. Loin de se réduire à une dégradation matérielle, cette pratique a soulevé d'immenses espoirs dans les rangs syndicalistes révolutionnaires de la « Belle Époque », au point d'être théorisée et mise en oeuvre de manière collective. De la Confédération générale du travail (CGT) en France aux Industrial Workers of the World (IWW) aux États-Unis, le sabotage apparaissait alors comme une tactique légitime, imparable, et contre laquelle patrons et gouvernants ne pouvaient rien. Cette expérience syndicale éclaire la portée et les limites d'un moyen d'action marginalisé, objet de nombreux fantasmes.20 prêts
durée illimitée
20 Prêt(s) simultané(s)
Adobe
LCPLa pédagogie des opprimés
Paulo Freire
- Agone
- 3612226368627
« Si l'éducateur est celui qui sait, si les élèves sont ceux qui ignorent, il incombe au premier de donner, de remettre, d'apporter, de transmettre comme en dépôt son savoir aux seconds. Il n'est donc pas étonnant que, dans cette vision "bancaire" de l'éducation, les élèves soient vus comme des êtres d'adaptation, d'ajustement. Et plus ils s'emploient à archiver les dépôts qui leur sont versés, moins ils développent en eux la conscience critique qui leur permettrait de s'insérer dans le monde, en transformateurs de celui-ci. En sujets. Dans la mesure où cette vision bancaire de l'éducation annule ou minimise le pouvoir créateur des élèves, qu'elle stimule leur naïveté et non leur esprit critique, elle satisfait les intérêts des oppresseurs : pour eux, il n'est pas fondamental de mettre à nu le monde, ni de le transformer.
Les oppresseurs maintiennent les masses aliénées, à travers des mythes indispensables au statu quo. Par exemple, le mythe selon lequel tout un chacun, à condition de ne pas être fénéant, peut devenir un entrepreneur ; le mythe de l'héroïsme des classes oppressives, comme gardiennes de l'ordre ; le mythe du droit de toutes et tous à l'éducation. »
À l'image d'autres grands pédagogues, en premier lieu Célestin Freinet, Freire rappelle que projet éducatif et projet social sont indissociables. Selon lui, le but de l'éducateur est de donner aux opprimés les moyens de construire une conscience claire de leur position, et de rechercher avec eux les moyens de transformer le monde. Écrit en 1968 au Chili, ce texte irrigue aujourd'hui encore la pensée de la pédagogie critique partout dans le monde.
Pédagogue brésilien, Paulo Freire (1921-1997) est mondialement connu pour ses travaux sur l'alphabétisation des adultes des classes populaires et son engagement dans la lutte contre l'oppression par l'éducation. Ses ouvrages sont traduits dans plus de vingt langues.20 prêts
durée illimitée
20 Prêt(s) simultané(s)
Adobe
LCPHussardes noires : des enseignantes à l'avant-garde des luttes. De l'affaire Dreyfus à la grande guerre
Mélanie Fabre
- Agone
- 3612226402567
Dans les dernières décennies du XIXe siècle, quelques femmes saisissent les nouvelles opportunités qui s'offrent à elles dans l'institution scolaire. Enseignantes, directrices d'école, inspectrices, ces rares élues n'entendent pas toutes se contenter du rôle subalterne dans lequel on voudrait les cantonner.
Liberté, Égalité, Fraternité : elles prennent la République au mot.
Dans les salles de classe, les universités populaires, les revues ou sur les estrades des réunions publiques, elles font entendre leur voix. Indociles et combatives, elles défendent leur idéal d'une école émancipatrice, imaginent de nouveaux rapports entre les sexes et entre les nations. Ainsi inventent-elles, malgré les réticences et les résistances, une nouvelle figure : l'intellectuelle.
En retraçant la vie de quelques pionnières oubliées, Mélanie Fabre évoque toute une génération de femmes engagées dans un triple combat : pour une école démocratique, l'instruction laïque et l'émancipation des femmes.
Historienne à l'université de Picardie Jules Verne (CAREF), Mélanie Fabre travaille sur l'éducation, les femmes et le genre, ainsi que sur la gauche à l'époque contemporaine.20 prêts
durée illimitée
20 Prêt(s) simultané(s)
Adobe
LCPBlack lives matter : le renouveau de la revolte noire americaine
Taylor Keeanga-Yamahtta
- Agone
- 3612226309460
Comment le mouvement Black Lives Matter a-t-il pu naître sous le mandat du premier président noir ?
Une plongée dans l'histoire du racisme aux États-Unis, écrite par une universitaire et militante membre du mouvement Black Lives Matter.
Réédition avec une préface qui actualise ce classique sur le renouveau des luttes contre le racisme aux États-Unis à l'aune de l'évolution des luttes sociales au cours de la dernière décennie.
Cet essai revient sur l'« économie politique du racisme » depuis la fin de l'esclavage, le reflux des mouvements sociaux des années 1960 et l'essor d'une élite noire prompte à relayer les préjugés racistes et anti-pauvres. Il défend le potentiel universaliste de Black Lives Matter : afro-américain et tourné contre les violences policières, il peut parfaitement rallier d'autres groupes et s'étendre à une lutte générale pour la redistribution des richesses.
Dès 2017, K-Y. Taylor avait anticipé la déflagration qui suivra l'assassinat de George Floyd en 2020, comme plus tôt le meurtre de Mike Brown par un policier blanc avait marqué un point de rupture pour les Afro-Américains de Ferguson (Missouri). Peut-être était-ce à cause de l'inhumanité de la police, qui a laissé le corps de Brown pourrir dans la chaleur estivale. Peut-être était-ce à cause de l'arsenal militaire qu'elle a sorti dès les premières manifestations. Avec ses armes à feu et ses blindés, la police a déclaré la guerre aux habitants noirs.
Militante antiraciste, féministe et anticapitaliste, Keeanga-Yamahtta Taylor enseigne au Département d'études afro-américaines de l'université de Princeton. Black Lives Matter, son premier livre, a reçu de nombreux prix et a été plusieurs fois réimprimé depuis sa sortie aux États-Unis.20 prêts
durée illimitée
20 Prêt(s) simultané(s)
Adobe
LCPOrganiser le pouvoir ouvrier : le laboratoire opéraiste de la Vénétie (1960-1973)
Marie Thirion
- Agone
- 3612226423784
Du point de vue opéraïste, les travailleurs de la chimie sont l'incarnation d'une classe ouvrière montrant la voie à suivre. L'intervention à ses côtés semble d'autant plus urgente que le secteur se prépare à se mobiliser pour le renouvellement des conventions collectives à la suite des métallurgistes. Ces derniers ne sont pas parvenus à surmonter la division entre public et privé, ni à créer les conditions d'une lutte commune.
Les opéraïstes sont convaincus que les chimistes peuvent éviter ces écueils en portant des revendications pertinentes (notamment sur le temps de travail et l'augmentation des effectifs) et en s'assurant de pouvoir généraliser et contrôler eux-mêmes la lutte. Pour les opéraïstes, la classe ouvrière est désormais seule face au capital. Ce sont "les premiers pas vers un nouveau type d'organisation, totalement autonome" qu'ils croient déceler dans les grèves de l'été 1963. Quant au reflux de la conflictualité ouvrière qui suit, il est inter- prété comme un refus de suivre les syndicats, et non comme un refus de la lutte.
Aux « années de plomb » italiennes est associée la violence de groupes radicalisant la contestation issue de Mai 68. Parmi eux figure l'opéraïsme, courant marxiste né en Italie au début de la décennie. Loin du cliché d'une extrême gauche enfermée dans ses spéculations théoriques et condamnée à sombrer dans une fuite en avant mortifère, l'histoire que retrace Marie Thirion restitue toute l'ampleur d'un mouvement ancré dans la classe ouvrière. Cette tentative de mener une lutte autonome, détachée des bureaucraties syndicales et politiques, fait écho à tout questionnement sur l'articulation entre production intellectuelle et mobilisation des travailleurs.
Marie Thirion est agrégée d'italien et docteure à l'université de Grenoble Alpes. Elle a mené une enquête sociologique et historique au chevet de la mémoire ouvrière et militante italienne, dont elle a tiré son premier livre.20 prêts
durée illimitée
20 Prêt(s) simultané(s)
Adobe
LCPLes enjeux du XXIe siècle : réflexions sur l'empire et la démocratie
Eric Hobsbawm
- Agone
- 3612226331942
Que nous apprend le regard d'un grand historien quand il se pose sur l'avenir et non sur le passé ?
Dans ce recueil de textes rassemblés ici pour la première fois, ce n'est pas sur le passé, même récent, mais le présent et l'avenir que l'historien exerce ses compétences, puisant autant dans les époques qu'il étudia que dans son expérience de celles où il vécut - entre guerre et paix, terrorisme et démocratie, impérialisme et environnement, conséquences de la chute de l'URSS et futur des États-nations.
Invoquant une mémoire dont il estimait qu'elle « n'est pas tant un mécanisme d'enregistrement qu'un mécanisme de sélection » permettant de « lire les désirs du présent dans le passé », de cette synthèse naît un point de vue où luttent lucidité, optimisme et pessimisme. Où le militant embarque souvent l'historien.
Aussi l'intérêt de ces pages se trouve moins dans les prédictions (ou les erreurs de prédictions) de l'auteur que dans la compréhension qu'accompagnent les analyses, par un intellectuel engagé dans les luttes de son temps, offertes à celles et ceux qui vivront un temps qu'il ne connaîtra pas.
« À terme, les gouvernements mèneront une guérilla constante contre la coalition entre de petits groupes d'intérêt bien organisés et les médias. Ces derniers seront de plus en plus persuadés que leur rôle politique consiste à publier ce que les gouvernements veulent cacher, alors que - et c'est là toute l'ironie d'une société basée sur un flux illimité d'informations et de divertissements -, pour remplir leurs pages et leurs écrans, ils feront confiance aux propagandistes des institutions qu'ils sont censés critiquer. »20 prêts
durée illimitée
20 Prêt(s) simultané(s)
Adobe
LCPLa machine est ton seigneur et ton maître
Jenny Chan, Lizhi Xu, Yang
- Agone
- 3612226270128
« Les machines ressemblent à d'étranges créatures qui aspirent les matières premières, les digèrent et les recrachent sous forme de produit fini. Le processus de production automatisé simplifie les tâches des ouvriers qui n'assurent plus aucune fonction importante dans la production. Ils sont plutôt au service des machines. Nous avons perdu la valeur que nous devrions avoir en tant qu'êtres humains, et nous sommes devenus une prolongation des machines, leur appendice, leur serviteur. J'ai souvent pensé que la machine était mon seigneur et maître et que je devais lui peigner les cheveux, tel un esclave. Il fallait que je passe le peigne ni trop vite ni trop lentement. Je devais peigner soigneusement, afin de ne casser aucun cheveu, et le peigne ne devait pas tomber. Si je ne faisais pas bien, j'étais élagué. »
Foxconn est le plus grand fabricant du monde dans le domaine de l'électronique. Ses villes-usines font travailler plus d'un million de Chinois, produisent iPhone, Kindle et autres PlayStation. Elles ont été le théâtre de suicides d'ouvriers qui ont rendu publiques des conditions d'exploitation fondées sur une organisation militarisée de la production et une surveillance despotique jusque dans les dortoirs.
Ce livre propose une analyse du système Foxconn à partir des enquêtes de la sociologue Jenny Chan, complété par le témoignage de Yang, un étudiant et ouvrier de fabrication à Chongqing, et le parcours de Xu Lizhi, jeune travailleur migrant chinois à Shenzen, qui s'est suicidé en 2014 après avoir laissé des poèmes sur le travail à la chaîne, dans « L'atelier, là où ma jeunesse est restée en plan ».
Sous le titre « Les ombres chinoises de la Silicon Valley », la réactualisation de la postface que donne Celia Izoard analyse l'écueil des fantasmagories de l'« économie immatérielle » auxquelles succède le quadrillage électronique de nos vies, tandis que la pandémie de Covid-19 « accomplit l'organisation légiférée de la séparation physique des individus pour leur vendre les moyens de communication leur permettant de "rester en contact" ». Ce projet paradoxal, qu'ambitionnaient depuis longtemps les entreprises technologiques - remplacer les relations humaines incarnées par des transactions électroniques -, étant en prime auréolé d'une vision d'un nouvel humanisme fait de sécurité, de solidarité et d'hygiène.
Journaliste à Reporterre et essayiste critique de la technologie moderne (dont Merci de changer de métier. Lettres aux humains qui robotisent le monde, 2020) Celia Izoard est aussi traductrice, notamment de 1984, de George Orwell, de Black Lives Matter, de Guerre nucléaire et catastrophe écologique, de Freedom Summer. Luttes pour les droits civiques, Mississippi 1964 et de Le Progrès sans le peuple.20 prêts
durée illimitée
20 Prêt(s) simultané(s)
Adobe
LCPRace et sciences sociales ; une socio-histoire de la raison identitaire
Stéphane Beaud, Gérard Noiriel
- Agone
- 3612226232102
« Pour les marxistes, les ouvriers qui manquaient de "conscience de classe" étaient aliénés, victimes de l'idéologie dominante. Grâce aux intellectuels qui disposaient de la bonne théorie révolutionnaire, ils retrouveraient leur véritable identité. À l'opposé, Bourdieu défend l'idée que c'est en respectant l'autonomie de la science que le sociologue peut échapper aux travers de l'intellectuel engagé et la sociologie jouer un rôle utile dans la cité. Car produire des connaissances sur les acteurs du monde social, ce n'est pas parler à leur place, ni leur dire comment se comporter. Là où règnent les injustices, les inégalités et les discriminations, c'est avant tout à mettre en lumière ces vérités que la science sociale doit s'attacher. »
La « question raciale » occupe désormais la place publique. Les auteurs de ce livre ont voulu sortir de l'agenda médiatique et politique et mettre le débat sur le terrain de l'autonomie des sciences sociales. Ils reviennent sur l'histoire des enjeux politiques et savants qui se sont noués au xixe siècle autour de la notion de race, pour éclairer les débats actuels et les inscrire dans la continuité de la science sociale telle que la concevaient Durkheim, Weber et Bourdieu. Pour ne pas s'en tenir à des visions trop générales ou théoriques, ils proposent aussi l'analyse d'un « scandale racial » particulier, celui des « quotas » dans le football.
Stéphane Beaud est sociologue. Ses travaux, qui reposent sur des enquêtes ethnographiques, s'attachent depuis plus de trente ans à étudier les transformations des classes populaires, notamment immigrées : à l'usine, face à l'école, dans les cités ou le sport (football).
Historien, Gérard Noiriel a notamment travaillé sur l'articulation de l'immigration, de la nation et des sentiments xénophobes. Il a publié en 2018 Une Histoire populaire de la France, synthèse de toute une vie de recherches et d'engagements.20 prêts
durée illimitée
20 Prêt(s) simultané(s)
Adobe
LCPQuand l'art chasse le populaire : socio-histoire du théâtre public en France depuis 1945
Marjorie Glas
- Agone
- 3612226344348
Le 25 mai 1968, les directeurs de maisons de la culture et de théâtres populaires qui signent la « déclaration de Villeurbanne » déplorent l'éloignement du théâtre et des classes populaires et plaident pour le renforcement des liens entre création et action culturelle. À cette époque, pourtant, le processus de rupture entre le théâtre public et le public lui-même est déjà commencé - et ne cessera de s'accentuer.
Marjorie Glas met à jour les logiques de cette évolution. Elle montre comment la pente vers l'avant-garde et l'innovation esthétique a joué contre l'animation culturelle, le poids de la professionnalisation et de l'affirmation de nouvelles figures dominantes (metteur en scène, programmateur), et comment les logiques structurelles de l'institution se révèlent beaucoup plus fortes que les individualités.
Fondé sur la croyance en l'utilité sociale du théâtre, de sa fonction politique et de son ouverture à tous les publics, le théâtre public s'est progressivement recentré sur lui-même et sur ses enjeux internes. L'héroïsation de l'artiste est allée de pair avec la marginalisation des profanes. Pour aboutir à l'effacement du public populaire - et même du public tout court - dans les enjeux professionnels et esthétiques.20 prêts
durée illimitée
20 Prêt(s) simultané(s)
Adobe
LCPLa journée fasciste de Célestin Freinet
Laurence de Cock
- Agone
- 3612226314471
La scène se déroule le 24 avril 1933, dans la petite école de Saint-Paul dirigée par Célestin Freinet, quelques minutes après la fermeture des portes. Depuis des mois, l'instituteur subit une campagne de diffamation menée par le maire, soutenue par quelques habitants du village, qui veulent le chasser.
Cette petite affaire locale a pris une envergure nationale grâce à de solides appuis via la presse d'extrême-droite. En cause, la pédagogie de Freinet, qui favorise une totale liberté dans l'expression écrite des enfants. Quelques mois plus tôt, un enfant avait donné le récit, qui fut imprimé sans aucune censure de l'instituteur, d'un rêve où le maire était attaqué par les élèves.
Le prétexte était tout trouvé pour se débarrasser de cet encombrant militant communiste : ce rêve révélait bien la pédagogie subversive de Freinet. Mais celui-ci tient bon, contre-attaque systématiquement, conteste, fait appel, mobilise tous ses soutiens politiques, pédagogiques et syndicaux. Las de devoir attendre une décision administrative qui n'arrive pas, le maire et ses ouailles décident de déloger Freinet manu militari. Mais Freinet, informé, était prêt à les accueillir, armé.
Ce moment peut être envisagé comme le point culminant de la situation ayant mené à la démission d'Élise et de Célestin Freinet, qui iront fonder une école privée à Vence. Au-delà de sa puissance lyrique, l'évènement témoigne à la fois de la passion d'un homme pour la pédagogie populaire (au point de la défendre arme au poing) mais aussi de la pression fasciste que connaît alors le pays.
Après une restitution des faits, fondée sur les archives (notamment policières), ce livre interroge ce qui peut mener un instituteur pacifiste à brandir une arme dans la cour de son école ; puis, sur la base de l'histoire de l'éducation et des controverses pédagogiques, il montre l'importance de la surveillance et de la criminalisation des pratiques dérogeant aux normes gouvernementales.
Au final, l'ouvrage vise à une compréhension de la-dite « pédagogie Freinet » dans le cadre d'une analyse de la mission de service public et d'une contribution à une autre histoire de l'école républicaine.
Enseignante en lycée et chargée de cours en histoire et sociologie de l'éducation à l'Université de Paris, Laurence De Cock est notamment l'autrice d'École (Anamosa, 2019), Dans la classe de l'homme blanc. L'enseignement du fait colonial des années 1980 à nos jours (PUL, 2018) et de Sur l'enseignement de l'histoire. Débats, programmes et pratiques de la fin du XIXe siècle à nos jours (Libertalia, 2018) .
Aux éditions Agone, co-autrice de L'Histoire comme émancipation (avec Guillaume Mazeau et Mathilde Larrère, 2019) elle a codirigé les deux volumes de La Fabrique scolaire de l'histoire (2009, 2017) et Les Pédagogies critiques (2019) ; et elle fait paraître École publique et émancipation sociale en août 2021.20 prêts
durée illimitée
20 Prêt(s) simultané(s)
Adobe
LCPLe petit bourgeois gentilhomme ; sur les prétentions hégémoniques des classes moyennes
Alain Accardo
- Agone
- 3612225953886
« Nous, classes moyennes, petits-bourgeois de toutes catégories, anesthésiés par notre confort, chloroformés par nos habitudes, obnubilés par nos médiocres intérêts, devrions nous aviser que le modèle d'organisation sociale qui est révolu, c'est celui qui se présente comme le seul concevable et le seul souhaitable, le modèle que le capitalisme libéral a étendu à toute la planète, celui d'une société à deux vitesses et d'un monde à deux humanités. L'évolution plus qu'alarmante des rapports sociaux, le fossé infranchissable qui se creuse toujours plus entre nantis et démunis, entre possédants et dépossédés, engendrant exclusion, haine et violence, rendent inéluctable le choix décisif entre un monde où la défense des privilèges ne pourra plus être assurée que par la guerre déclarée contre les pauvres et un monde où la suppression des inégalités économiques constitue le préalable de la construction d'une démocratie mondiale. »
Le capitalisme ne fonctionne pas seulement par oppression mais aussi par l'adhésion des individus au système qui les exploite, entretenue par de vaines espérances de succès individuel. Nos luttes doivent s'accompagner d'un autre combat, dont l'enjeu est l'appropriation par chacun de sa subjectivité : ce travail de « socioanalyse » a pour objet la maîtrise de ce qui conditionne notre participation spontanée à l'ordre établi.
20 prêts
durée illimitée
20 Prêt(s) simultané(s)
Adobe
LCPLa révolution à venir ; les assemblées populaires et la promesse de la démocratie directe
Murray Bookchin
- Agone
- 3612226254890
Comme l'impératif capitaliste du croître-ou-mourir est radicalement opposé à l'impératif d'interdépendance et de limite propre à l'écologie, l'un et l'autre ne peuvent pas coexister ; aucune société fondée sur le mythe d'une réconciliation de ces deux impératifs ne peut espérer survivre. Soit nous établissons une société écologique, soit la société s'effondrera pour tout un chacun, quel que soit son statut social.
S'arrêter au constat que la planète est menacée de destruction ne suffit pas. Bookchin part d'une critique radicale du marxisme et de l'anarchisme, jointe à une analyse des moments dans l'histoire qui ont posé les jalons d'une véritable démocratie - de l'antique cité athénienne aux assemblées anarchistes espagnoles de 1936 - pour développer un projet de société qui repose sur des municipalités autogérées par les personnes qui les habitent, et la formation d'une confédération pour constituer un contre-pouvoir à l'État-nation et abolir le capitalisme.
Ce recueil, inédit en France, rassemble des essais sur la démocratie directe, la crise écologique, la question nationale et l'avenir de la gauche an d'établir les conditions de réalisation des solutions nouvelles et concrètes pour une société de liberté et d'abondance.
Murray Bookchin (1921-2006) est l'auteur d'une oeuvre abondante qui a influencé un large éventail de penseurs politiques et de mouvements sociaux, en offrant une vision politique audacieuse qui peut nous faire passer de la seule protestation à la transformation sociale. Ont notamment été traduits en français : Au-delà de la rareté (Écosociété, 2016), Pouvoir de détruire, pouvoir de créer (L'Échappée, 2019) et Changer sa vie sans changer le monde (Agone, 2019).20 prêts
durée illimitée
20 Prêt(s) simultané(s)
Adobe
LCPQuelques lignes d'utopie : Pierre Leroux et la communauté des "imprimeux" à Boussac (1844-1848)
Ludovic Frobert
- Agone
- 3612226375496
Entre narration historique et fictive, ce récit retrace la naissance, la vie et la mort de la communauté utopique des « Imprimeux » qui s'est développée autour de deux activités : une imprimerie, puis une ferme. Rassemblée autour de la figure de Pierre Leroux, cette association entre industrie et agriculture s'est développée dans une petite commune de la Creuse - Boussac - entre 1844 et 1848, et réunit pas moins de quatre-vingts membres à son apogée.
Typographe, maçon, journaliste, mais aussi philosophe, homme politique et théoricien du socialisme, Pierre Leroux était l'ami de George Sand. En plus de lui dédier Spiridon, cette dernière le soutien financièrement dans son installation. En 1843, dans la foulée de l'obtention de son brevet d'imprimeur, Leroux installe donc ses presses au sein d'un ancien hospice, où il fabrique des revues à l'image de ce siècle : politiquement effervescentes.
Soucieux de convertir en acte sa pensée socialiste, il invité son frère - également typographe - à diriger l'imprimerie à ses côtés. Peu à peu se constitue une colonie de travailleurs basée sur l'autosuffisance et l'égalité salariale. Jusqu'à ce que la révolution de 1848 en sonne le glas : Pierre Leroux proclame la République, est élu maire de Boussac puis député de la Seine ; il quitte alors la Creuse, laissant l'imprimerie aux mains de ses camarades.
Afin de reconstituer l'existence, aussi brève qu'intense, de la communauté des imprimeux, Ludovic Frobert met à contribution sa propre imagination pour compléter les matériaux historiques qu'il a rassemblés. Évoquant autant les petits que les grands évènements, l'aventure des idées que la réalité quotidienne, il redonne vie aux échanges, discussions et polémiques que cette cohabitation a fait naître. Il ravive le souvenir d'un homme dont les idées et l'oeuvre ont marqué ses plus illustres contemporains - dont Karl Marx et Jean Jaurès - mais dont l'image s'est peu à peu effacée.
Directeur de recherche au CNRS, Ludovic Frobert travaille depuis une quinzaine d'années dans le domaine de l'histoire des idées économiques et politiques.20 prêts
durée illimitée
20 Prêt(s) simultané(s)
Adobe
LCPIntroduction à une sociologie critique ; lire Pierre Bourdieu
Alain Accardo
- Agone
- 3612226235837
« S'agissant de la science sociale, on doit considérer que la connaissance de la réalité qu'elle permet d'acquérir doit s'investir dans l'entreprise collective de rendre le monde social meilleur, et donc apporter sa contribution spécifique au combat que les forces d'émancipation ne cessent de mener contre les forces d'oppression sociale.
Cette sociologie critique, refusant l'objectivisme économiste, nous permet de comprendre que les structures du monde social à combattre sont à la fois externes et internes. C'est pourquoi elle prône la réflexivité et l'auto-socioanalyse, nous conduisant à considérer que toutes les Bastilles existent toujours doublement, dans le monde où nous habitons et dans celui qui nous habite. C'est pourquoi il faut s'attaquer aux murailles qui sont en nous tout autant qu'à celles qui se dressent devant nous, parce qu'elles ne forment toutes ensemble qu'une seule et même forteresse, celle de l'ordre établi. »
Véritable ouvrage de sociologie générale, ce livre propose une vision du monde social étroitement inspirée des analyses de Pierre Bourdieu, dont elle reprend en substance l'appareil conceptuel.
Sociologue et professeur honoraire à l'université de Bordeaux 3, Alain Accardo tient une chronique dans La Décroissance. Soucieux de promouvoir une sociologie critique, dans la continuité des travaux de Pierre Bourdieu, notamment sur les systèmes de reproduction des inégalités, et de domination, Alain Accardo s'est fait une spécialité de l'étude du monde journalistique. Tous ses livres sont désormais publiés aux éditions Agone.20 prêts
durée illimitée
20 Prêt(s) simultané(s)
Adobe
LCPChanger sa vie sans changer le monde ; l'anarchisme contemporain entre émancipation individuelle et révolution sociale
Murray Bookchin
- Agone
- 3612225954036
« Je ne peux que suivre Emma Goldman quand elle déclare ne pas vouloir d'une révolution où elle ne pourrait pas danser. Mais à tout le moins, elle voulait une révolution - une révolution sociale - sans laquelle de telles fins esthétiques et psychologiques ne bénéficieraient qu'à quelques-uns. Or, sauf à me tromper complètement, les objectifs révolutionnaires et sociaux de l'anarchisme aujourd'hui souffrent d'une telle dégradation que le mot "anarchie" fera bientôt partie intégrante du vocabulaire chic bourgeois du siècle à venir : une chose quelque peu polissonne, rebelle, insouciante, mais délicieusement inoffensive. »
Dans ce petit livre, Murray Bookchin étrille les dérives d'une gauche radicale surtout préoccupée par la transformation de son mode de vie, et récusant toute forme d'organisations et de programmes révolutionnaires. Sa perméabilité aux maux qui affectent nos sociétés - individualisme forcené, goût de la posture, narcissisme et irrationalisme - a ainsi conduit ses partisans à se détourner de leur héritage socialiste.
20 prêts
durée illimitée
20 Prêt(s) simultané(s)
Adobe
LCPFaire de la politique avec la sociologie ; Abdelmalek Sayad et Pierre Bourdieu dans la guerre d'Algérie
Amin Perez
- Agone
- 3612226256245
Naissance de deux sociologues sur les fonds baptismaux de la science et de la politique - Plutôt « écrivain public » qu'intellectuel s'autoproclamant porte-parole d'une cause - Comprendre les rapports de domination comme un mécanisme auquel participent les dominés.
Comment être utile dans un contexte de colonisation et de guerre de libération? C'est la question que se posent le Béarnais Pierre Bourdieu et le Kabyle Abdelmalek Sayad en pleine effervescence révolutionnaire. Dès leur première rencontre, à l'université d'Alger, en septembre 1958 (ils ont 25 et 28 ans), va se nouer une forte amitié intellectuelle sur la base d'une même volonté de comprendre et de changer le cours des choses. Inscrit en licence de psychologie, instituteur dans la banlieue algéroise, Sayad milite au sein des libéraux, mouvance qui rassemble plusieurs tendances politiques progressistes favorables à l'indépendance de l'Algérie, mais distantes des mouvements nationalistes et fondant leur projet sur une fraternité entre «Algériens» et «Européens». Proche lui aussi de cette mouvance, Bourdieu, qui enseigne la philosophie et la sociologie, vient de publier son premier ouvrage, Sociologie de l'Algérie, où il analyse les fondements de la société algérienne et les conséquences sociales de la guerre...
Bourdieu et Sayad s'opposaient à la vision philosophique et la posture gauchiste de Sartre-Fanon parce que leurs enquêtes de terrain leur avaient montré que la plus grande partie de la population, dont le sous-prolétariat paysan, ne disposait pas des ressources nécessaires pour tenir un rôle messianique ni se projeter vers une société démocratique socialiste postcoloniale.
Partant du travail de recherche pour sa thèse de sociohistoire (avec Gérard Noiriel), Amín Pérez a nourri son récit des archives publiques et privées de Bourdieu et de Sayad (dont leur correspondance, ainsi que celle de chacun d'eux avec Mouloud Feraoun, Himoud Brahimi, André Nouschi, etc.) complétées d'entretiens avec les survivants de ces années à Alger.20 prêts
durée illimitée
20 Prêt(s) simultané(s)
Adobe
LCPDix ans d'action directe (1977-1987)
Jean-marc Rouillan
- Agone
- 3612226045597
« Le nom "Action directe" a surgi lors d'une réunion dans un tout petit appart donnant sur le cimetière de Montmartre. Il avait été avancé par un camarade italien. Savait-il que la puissante organisation du syndicalisme révolutionnaire italien au début du XXe siècle était Azione Diretta ? Lorsque ce nom est apparu officiellement, nombreux furent les censeurs : ils n'y voyaient que référence au militarisme ou à l'anarchisme de la propagande par le fait. C'était oublier combien ce terme appartient au patrimoine de toute la classe prolétarienne, qu'on le retrouve dans les premiers congrès de la CGT et dans les luttes de libération nationale. »
Du choix de la lutte armée à l'emprisonnement de 1980 et l'amnistie de 1981, de l'investissement avec les sans-papiers du quartier de la Goutte d'or au retour à la clandestinité en 1982 puis à l'arrestation de 1987 avec Nathalie Ménigon , Joëlle Aubron et Georges Cipriani en passant par les liens avec la Fraction armée rouge et les Brigades rouges, Jann Marc Rouillan raconte pour la première fois l'histoire interne d'Action directe. Analyse critique par l'un de ses protagonistes, ce livre est une pièce indispensable d'un fragment de l'histoire politique française et européenne. Si cette histoire attend ses historiens, elle ne se fera pas sans ses témoins.
Né en 1952 à Auch, Jean-Marc Rouillan a été incarcéré de 1987 à 2011 pour ses activités au sein du groupe Action directe. Il vit aujourd'hui dans le Sud-Ouest de la France. Auteur d'une quinzaine d'ouvrages, il a notamment publié chez Agone Je hais les matins (2015), De Mémoire I, II, III (2007, 2009, 2011), Chroniques carcérales (2008). Dernier livre paru, Dix ans d'Action directe (2018). Voir sa biographie complète sur le blog des éditions Agone.
20 prêts
durée illimitée
20 Prêt(s) simultané(s)
Adobe
LCPLes anarchistes dans la ville ; révolution et contre-révolution à Barcelone, 1898-1937
Chris Ealham
- Agone
- 3612226261690
« L'aspect le plus novateur et le plus controversé du soutien des anarchistes aux chômeurs est leur approbation de ce qu'ils appelaient "crime social" : une lutte menée par les chômeurs, dont "la dernière option décente" était de "s'associer pour conquérir de force leur droit à la vie". Cette idéologie entraînait une attitude méprisante envers les mendiants. Un soir, Durruti provoqua un silence dans un bar : à un clochard qui lui demandait de l'argent, il donna un pistolet et ce conseil : "Va dans une banque si tu veux de l'argent !" »
Chris Ealham donne ici l'étude de référence du mouvement anarchiste à Barcelone à l'époque où il formait l'épicentre du courant libertaire. Loin de l'image convenue des utopies modernistes de Gaudí, ce livre rappelle la réalité cauchemardesque d'une capitale de la misère grandie trop vite. Le fossé entre les deux villes, bourgeoise et populaire, y est plus profond qu'ailleurs et alimente un affrontement sans merci. La fin de la dictature en 1931 ouvre une période clé de l'anarchisme hispanique. À Barcelone, les forces de la « République de l'ordre » combattent le plus puissant mouvement libertaire de l'histoire. Puis le putsch de Franco provoque à l'été 1936 un embrasement révolutionnaire dont la capitale de la Catalogne est le principal foyer. C'est tout le cycle de la naissance, du développement et finalement de l'échec de l'anarchisme barcelonais que ce livre retrace dans ses dimensions inséparablement sociales, urbaines et politiques.
Spécialiste reconnu de l'histoire de l'anarchisme ibérique au début du XXe siècle, Chris Ealham réside et enseigne en Espagne depuis de longues années. Outre la thèse dont ce livre est issu, il a récemment publié une biographie du dirigeant et historien anarchiste José Peirats.20 prêts
durée illimitée
20 Prêt(s) simultané(s)
Adobe
LCPAmiante ; une histoire ouvrière
Alberto Prunetti
- Agone
- 3612225954210
« C'est un travail dangereux de souder à quelques centimètres d'une cuve de pétrole. Une seule étincelle est capable d'amorcer une bombe qui peut emporter une raffinerie. C'est pour cela qu'on vous dit d'utiliser cette bâche gris sale, qui résiste aux températures élevées car elle est produite avec une substance légère et indestructible : l'amiante. Avec elle, les étincelles restent prisonnières et vous, vous restez prisonnier avec elles, et sous la bâche en amiante, vous respirez les substances libérées par la fusion de l'électrode. Une seule fibre d'amiante et dans vingt ans vous êtes mort. »
Alberto Prunetti raconte l'histoire de son père, Renato, né en 1945 à Livourne. Soudeur dans les raffineries et les aciéries italiennes depuis l'âge de quatorze ans, Renato s'empoisonne lentement au travail : il respire de l'essence, le plomb lui entre dans les os, le titane lui bouche les pores de la peau, et finalement, une fibre d'amiante se glisse dans ses poumons. Il meurt à 59 ans, après plusieurs années passées à l'hôpital.
En contrepoint de ce récit tragique, l'auteur rapporte ses souvenirs d'enfance, entre parties de foot et bagarres, et décrit une époque, sa musique, ses dialectes, ses grands événements sportifs - dans cette Toscane ouvrière où les années 1970 furent une décennie de luttes sociales, avant que les restructurations des années 1980 n'y mettent bon ordre.
L'opposition entre le père, parfait représentant de l'idéologie stalinienne du travail, et le fils qui incarne très vite la figure du précaire, n'empêche pas que s'exprime le profond amour qui les lie, teinté d'agacement et d'amusement avant que la maladie ne s'installe. L'humour constant, la délicatesse des sentiments, l'érudition historique et technique se mêlent dans ce récit.
20 prêts
durée illimitée
20 Prêt(s) simultané(s)
Adobe
LCPRacecraft ou l'esprit de l'inégalité aux Etats-Unis
Barbara j. Fields, Karen e. Fields
- Agone
- 3612226235356
Si, dès leur enfance, on dispense aux états-uniens tout ce qu'il faut pour douter des histoires de sorcières, ce n'est guère le cas, en revanche, pour le racecraft. Pour nous, comme pour ceux qui croyaient jadis aux sorcières, la vie quotidienne produit une immense accumulation de preuves à l'appui de la croyance. Songeons simplement à la façon dont les médias classifient aux États-Unis les choses « par race » - sur des sujets aussi divers que les grossesses précoces, la « sous-représentation » des noirs parmi les donneurs de sang ou leur «sur-représentation» sur Twitter -, ne cessant d'alimenter de preuves factices le flot immense de la prétendue fracture raciale états-unienne.
Formé sur le modèle du mot « witchcraft [sorcellerie] », la notion de « racecraft » est proposée par les soeurs Barbara et Karen Fields pour désigner l'ensemble des croyances partagées et des pratiques collectives qui font exister la fiction de la « race » aux États-Unis.
Fruit de deux vies de réflexions, de recherches et d'engagements, cet ouvrage est d'abord un panorama complet de la réalité très particulière de la « race » dans ce pays. Au-delà, c'est déjà un classique qui alimente là-bas les vifs débats sur les manières d'aborder les questions dites raciales.20 prêts
durée illimitée
20 Prêt(s) simultané(s)
Adobe
LCPMoi, Silvio de Clabecq, militant ouvrier
Francois Thirionet
- Agone
- 3612225953916
« Le ministre socialiste avait annoncé la construction d'une prison à la place des Forges comme plan de reconversion pour les travailleurs. Idée monstrueuse et provocatrice. Nous l'avions averti que s'il venait à la manifestation, nous le jetions dans le canal. D'ailleurs nous avions mobilisé deux maîtres-nageurs pour ce jour-là. »
Aux Forges de Clabecq, usine sidérurgique située près de Bruxelles, pour Silvio et ses collègues, le quotidien, c'est d'abord le combat contre les attitudes de résignation et de peur. Rapidement élu délégué syndical en charge des questions d'hygiène et de sécurité, Silvio témoigne de trente ans de luttes pour améliorer les conditions de travail et pour empêcher la fermeture annoncée du site.
Son mandat syndical, Silvio le voit comme un moyen de faire vivre l'« esprit de Clabecq ». Pour mener leurs combats, c'est sur leurs propres forces et sur leur connaissance de leur métier que les ouvriers de Clabecq s'appuient. Quitte à mettre de côté l'appareil syndical sitôt qu'il déclare ne plus rien pouvoir pour eux. Par sa confiance jamais démentie dans le potentiel émancipateur de sa classe, Silvio donne une leçon salvatrice d'optimisme militant.
20 prêts
durée illimitée
20 Prêt(s) simultané(s)
Adobe
LCPQuand ils ont fermé l'usine ; lutter contre la délocalisation dans une économie globalisée
Collectif
- Agone
- 3612226010649
« Il est 11 h 30 le 23 octobre 2008 lorsque les haut-parleurs de l'usine appellent les salariés à se rassembler. Dans la cour, les représentants syndicaux lancent avec effroi : "L'usine va fermer." Les salariés présents cessent aussitôt le travail ; les autres apprennent la nouvelle par téléphone sur leur lieu de vacances ou dans les travées d'un supermarché. Une ouvrière parle d'un choc monstre : "On s'est tous regardés, en silence, anéantis. Quand on est sortis, il y avait de tout. Les gens partaient à droite, à gauche, des cris et des larmes. On aurait dit qu'on avait assisté au crash d'un avion."
Peu après, une manifestation est organisée dans les rues de Villemur. Les commerçants baissent leur rideau en solidarité avec les salariés, le prêtre fait sonner le tocsin. Un ancien salarié raconte : "En arrivant en ville, on a vu un nombre, on s'est demandé ce que tous ces gens foutaient là, et c'est vrai que nous, ouvriers de l'usine, on s'est sentis accompagnés, on s'est dit qu'on n'était pas tout seuls." »
Cet ouvrage retrace la lutte des salariés licenciés de l'usine Molex, dans la commune de Villemur-sur-Tarn, pour empêcher la fermeture de « leur » usine dans un contexte de mondialisation de l'économie, de désindustrialisation française et de délocalisation, sur fond de crise économique en 2008. Il s'agit de comprendre les conséquences du licenciement tout autant que de la mobilisation politique sur les salariés licenciés. Ce livre est le résultat d'une recherche collective menée durant six ans par des politistes et sociologues qui ont suivi la fermeture du site de production et le combat des salariés.
Cette lutte a quelque chose d'improbable, tant en raison du choix des armes (principalement juridiques) que de son succès médiatique.20 prêts
durée illimitée
20 Prêt(s) simultané(s)
Adobe
LCP
Le rejet du travail scolaire par les « gars » et le sentiment qu'ils « en savent plus » trouvent un écho dans le sentiment très répandu dans la classe ouvrière que la pratique vaut mieux que la théorie : « Un brin de zèle vaut une bibliothèque de diplômes », annonce un grand placard placé dans l'atelier. L'aptitude pratique vient toujours en premier et a statut de condition préalable à toute autre forme de savoir. Alors que la culture petite-bourgeoise considère les diplômes comme un moyen de moduler vers le haut la gamme des choix offerts à un individu, du point de vue de la classe ouvrière, si le savoir ne se justifie pas, il faut le rejeter.
Au travers d'une enquête (classique de la sociologie du monde ouvrier) menée dans un collège anglais fréquenté essentiellement par des enfants d'ouvriers, le sociologue Paul Willis analyse comment ils en viennent à accepter, après leurs parents, des positions relativement dominées dans le monde du travail. De l'école à l'usine, ce livre rend compte de la façon dont, en désorganisant l'encadrement scolaire, en s'opposant aux « fayots », ils privilégient la sortie du système scolaire, confirmant le fait que l'école ne leur promet aucun avenir professionnel en dehors du travail manuel.
20 prêts
durée illimitée
20 Prêt(s) simultané(s)
Adobe
LCPLes classes sociales en Europe ; tableau des nouvelles inégalités sur le vieux continent
Cédric Hugrée, Etienne Penissat, Alexis Spire
- Agone
- 3612226038506
Cartographie des inégalités sociales (niveaux d'éducation, logement, pratiques culturelles...) au-delà du revenu : une synthèse inédite des classes sociales à l'échelle européenne
Les classes populaires européennes ont été touchées de plein fouet par la crise : l'expérience du chômage et de la précarité fait partie de leur quotidien et constitue un marqueur qui les distingue des autres classes. Un autre trait récurrent est la pénibilité physique au travail, qui touche davantage les actifs peu ou pas qualifiés dans la quasi-totalité des pays européens. Pourtant, ces inégalités dans le monde du travail n'ont guère été prises en charge politiquement : la délégitimation du monde ouvrier s'est accompagnée d'une occultation de la déstabilisation des classes populaires.
Ces trente dernières années, les contours de l'Europe n'ont cessé de s'élargir, contribuant à y rendre plus visibles les inégalités. Experts et journalistes analysent ces évolutions à l'aide d'indicateurs de performance économique - productivité, taux de chômage - sans jamais s'interroger sur les conditions de travail ou les disparités selon les couches sociales. Dans un contexte où la crise économique et les réponses néolibérales incitent les peuples à se replier sur chaque espace national, il est temps de se demander ce qui rapproche et ce qui distingue les travailleurs européens. À partir de grandes enquêtes statistiques, cet ouvrage prend le parti d'une lecture en termes de classes sociales : contre la vision d'individus éclatés touchés par la crise, l'objectif est de rendre visibles les rapports de domination entre groupes sociaux. Une étape préalable nécessaire pour explorer les conditions de possibilité d'un mouvement social européen.
Cédric Hugrée est chargé de recherche au CNRS et travaille sur la sociologie des inégalités dans l'enseignement supérieur français et celles entre classes sociales en France et en Europe. Étienne Penissat est chargé de recherche au CNRS, travaille actuellement sur les inégalités entre classes sociales en Europe et en France et sur les représentations ordinaires de l'espace social. Directeur de recherche au CNRS, Alexis Spire travaille sur la sociologie des inégalités et a publié plusieurs ouvrages sur les politiques d'immigration et l'impunité fiscale chez Grasset, Raisons d'agir et La Découverte.
20 prêts
durée illimitée
20 Prêt(s) simultané(s)
Adobe
LCP1 2An article has been added to your cart