« Il s'est trompé, il a appuyé sur la mauvaise touche, pensa aussitôt Ziad. Il ne va pas tarder à redescendre... Il se retint de crier : "Papa, tu fais quoi ? Papa ! Je suis là, je t'attends..." Pourquoi son père tardait il à réapparaître ? Les courroies élastiques de l'ascenseur s'étirèrent encore un peu, imitant de gigantesques chewing gums. Puis une porte s'ouvrit là haut, avec des rires étranges, chargés d'excitation, qu'on étouffait. Il va comprendre son erreur, se répéta Ziad, osant seulement grimper quelques marches, sans parvenir à capter d'autre son que celui des gosses qui jouaient encore dans la cour malgré l'heure tardive, et la voix exaspérée de la gardienne qui criait sur son chat.
Son père s'était volatilisé dans les derniers étages de l'immeuble, et ne semblait pas pressé d'en revenir. »
Ziad, 10 ans, ses parents, Anne et Bertrand, la voisine, Muriel, grandissent, chutent, traversent des tempêtes, s'éloignent pour mieux se retrouver. Comme les Indiens, ils se sont laissé surprendre ; comme eux, ils n'ont pas les bonnes armes. Leur imagination saura-t-elle changer le cours des choses ? La ronde vertigineuse d'êtres qui cherchent désespérément la lumière, saisie par l'oeil sensible et poétique d'Isabelle Carré.
30 prêts - 60 mois
« On devrait trouver des moyens pour empêcher qu'un parfum s'épuise, demander un engagement au vendeur - certifiez-moi qu'il sera sur les rayons pour cinquante ou soixante ans, sinon retirez-le tout de suite. Faites-le pour moi et pour tous ceux qui, grâce à un flacon acheté dans un grand magasin, retrouvent l'odeur de leur mère, d'une maison, d'une époque bénie de leur vie, d'un premier amour ou, plus précieuse encore, quasi inaccessible, l'odeur de leur enfance... »
I. C.
Quand l'enfance a pour décor les années 70, tout semble possible. Mais pour cette famille de rêveurs un peu déglinguée, formidablement touchante, le chemin de la liberté est périlleux. Isabelle Carré dit les couleurs acidulées de l'époque, la découverte du monde compliqué des adultes, leurs douloureuses métamorphoses, la force et la fragilité d'une jeune fille que le théâtre va révéler à elle-même. Une rare grâce d'écriture.
30 prêts - 60 mois
Il y a ceux qu'on vient toujours chercher dans les gares, les aéroports, et puis ceux qui plongent seuls dans les souterrains du RER ou partent en trainant leurs valises à la recherche d'un bus, d'une voiture... A l'aéroport où son fiancé était censé l'accueillir, Elisabeth ne voit personne. Désemparée, elle hésite, puis avise le dernier taxi en vue. Le chauffeur tient une pancarte au nom de la cliente qui décidément n'arrive pas : Emma Auster.
Ce nom si romanesque est un déclic : Que se passerait-il si Elisabeth prenait sa place ? Et si c'était enfin l'occasion de réaliser un vieux songe : changer vraiment de vie, au lieu de n'en donner l'illusion en jouant mille personnages... Qui d'entre nous n'a pas pensé, quitter la ville pour se fondre dans le paysage, disparaître pour se réinventer. Et la voilà partie pour vivre une vie qui n'était pas la sienne.
Peut-on devenir l'autrice de sa propre existence, ou le réel nous rattrape-t-il inéluctablement ? Un vertigineux jeu de miroir où les strates de la fiction se déplient et se répondent, dessinant un portrait de femme multifacettes. Une femme singulière et universelle, celle qui au fond de nous n'en finit pas de se chercher et d'imaginer un ailleurs...
30 prêts - 60 mois
Qui n'a jamais rêvé d'emprunter la vie de quelqu'un d'autre ?
Quand Élisabeth reçoit les excuses de son fiancé qui ne viendra pas la chercher à l'aéroport, elle prend la place d'une femme absente, attendue par un chauffeur de taxi. « Emma Auster » indique la pancarte : voilà qui elle deviendra. Nouvelle nounou d'une famille au père épisodique, elle soigne son mal d'enfant auprès de Suzanne, sujette aux terreurs nocturnes, et son grand frère pyromane. Pour parfaire l'imposture, elle adopte la passion de celle qu'elle remplace : la photographie ornithologique. Et si elle s'inventait cette nouvelle vie ? Isabelle Carré tisse une toile complexe dans ce roman à tiroirs où s'entremêlent à en donner le vertige la réalité et la fiction.
Le texte imprimé a paru aux éditions Grasset en mai 2022.
« Et si j'avais hérité d'un bien précieux ? Je me comparais absurdement à ces gens opérés d'un rein ou du coeur, ces miraculés qui se sentent redevables, mystérieusement proches de leur donneur. Comme dans ces jeux vidéo où l'on peut renaître, changer d'avatar à chaque partie, l'accident de cette femme m'offrait une nouvelle vie. Une seule chose me préoccupait désormais : être à la hauteur de cet étrange sacrifice. » I.C.
15 prêts - 3650 jours
Dans un abandon touchant, Isabelle Carré livre un premier roman sensible et plein de grâce. Une autobiographie brodée de fiction, raccommodée, par endroit, là où la mémoire fait défaut, l'actrice y raconte l'histoire de sa famille et de son enfance - ou en tout cas l'histoire d'une famille et d'une enfance qui ressemblent étrangement à la sienne. Elle dit la « partie immergée de l'iceberg », cachée derrière son sourire maquillé, ses angoisses et ses blessures, sa famille un peu hors-normes, mais aussi son désir naissant de théâtre et de cinéma ou encore ce que c'est qu'être une enfant puis mère à son tour - et l'amour, bien sûr. Sont confiés ici des rêves délicats, des souvenirs tendres, qui nous emplissent de réconfort.
« J'ai l'habitude avec les journalistes d'être toujours associée à deux qualités : discrète et lumineuse ! Durant toutes ces années, comment suis-je passée si facilement entre les mailles du filet ? Évidemment, je ne m'en plains pas, pour rien au monde je ne renoncerais au plaisir d'être si bien cachée derrière mon maquillage et les costumes d'un personnage. Puisque tout est vrai, et que les acteurs « font semblant de faire semblant », comme l'écrit Marivaux. Je m'étonne juste qu'après ces heures d'interviews, tous ces plateaux télé, ces radios, les mêmes mots ressassés à l'infini suffisent... grâce à ce sourire peut-être. Je suis une actrice connue, que personne ne connaît. » I.C.
Ce livre audio a reçu en 2019 un Coup de coeur de la parole enregistrée de l'Académie Charles Cros, catégorie Fiction.
15 prêts - 3650 jours
"C'est le début du printemps, la saison où tout recommence. Et, en ce beau matin d'avril, la famille Falla s'apprête à quitter son appartement à Pantin. Trois pièces aux fenêtres étroites au coeur des bâtiments roses de la cité. Une dernière fois, Marie court dans les allées du quartier, elle a donné rendez-vous à ses amis au parc. Avec émotion, la fillette dit au revoir aux copines qui l'attendent au pied du grand toboggan..."
Alors que sa maman attend un deuxième enfant, Marie déménage avec sa famille, quittant la banlieue parisienne pour s'installer en Bretagne. Face à tant de changements, la petite fille va devoir apprivoiser l'immensité de la mer, affronter et dompter ses peurs...
Avec une intense poésie, un soupçon de fantastique, et une grande sensibilité, Isabelle Carré signe ici son premier texte jeunesse. À ses mots délicats s'allie le style unique de Kasya Denisevich, dont les illustrations jouent sur une arrivée progressive de la couleur.
30 prêts - 60 mois