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Evelyne Pieiller
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Mousquetaires et misérables : écrire aussi grand que le peuple à venir (Dumas, Hugo, Baudelaire et quelques autres)
Evelyne Pieiller
- Agone
- 3612226270562
« Dans mon enfance, on n'allait pas au cinéma. Ma mère ouvrait le café à 5 heures du matin, pour les éboueurs. Elle m'a pourtant emmenée deux fois à l'Eldorado. Moments luxueux, où on marchait dans la nuit tombée, à la lumière des réverbères. La première fois, c'était pour Les Misérables.
Un an plus tard, à l'occasion inespérée d'une convalescence périlleuse, j'ai lu Le Vicomte de Bragelonne. J'ai lu avec un intérêt un peu distant. Il faut dire qu'il me manquait tout ce qui précède. Mais c'était quand même un Noël.
Ma mère n'est pas à elle seule la représentante du peuple. Mais enfin, elle avait été bonne à tout faire, ouvrière, caissière, elle était fière d'avoir son certificat d'études et se rappelait mystérieusement quelques grandes dates de l'histoire ouvrière. Elle n'avait aucune sympathie pour ceux qui jugent de haut les filles perdues, les malheureux, les pas-chanceux. Elle n'a jamais lu Les Misérables, ni Les Trois Mousquetaires. Mais elle en connaissait l'histoire. Et elle ne s'étonnait pas d'en être à sa façon familière. Elle ne s'en intimidait pas. Ça faisait partie de son patrimoine. Comme pour des millions de gens. Dans le monde entier.
Cette littérature-là ne cherche pas à se mettre « à la portée » mais veut écrire aussi grand que le peuple à venir. Il y a des chansons, l'argot des malfrats, du feuilleton sentimental, du burlesque et du tragique, de la philosophie, un lyrisme flamboyant, des références, du panache et de la politique partout... Et le peuple à venir se l'est, à sa façon, appropriée.
Étrange duo que les Mousquetaires et les Misérables. L'un dit que le pouvoir est vil et l'existence étriquée, mais qu'il reste de quoi être beau contre l'ordre en place, l'ennui, l'injustice, la vie à l'économie, si on est ensemble. L'autre dit que l'ordre en place massacre, mais qu'on peut ouvrir l'avenir, debout sur les barricades, réelles ou mentales. Le peuple lit là ses peines, ses puissances et se fortifie dans ses peines et ses puissances.
Le petit peuple trop remuant qui se fera massacrer tout au long de ce XIXe siècle trop remuant et qui persévérera dans son absence de goût fera des Misérables sa légende, et, masse qui massivement se fout de l'Art, surtout avec une majuscule, fera de surcroît des Mousquetaires son idéal d'étincelante camaraderie. Le populo s'y est aimé, le populo s'y est embelli et armé : il a choisi ses Internationales romanesques. Rencontre fabuleuse entre les imaginaires des exilés de la Révolution, des orphelins de sa promesse de compléter l'humanité. On ne comprend rien au XIXe siècle si on ne comprend pas qu'il naît de la Révolution, qu'il la rêve sans trêve, y compris dans sa version cauchemar. Ce surgissement a reconfiguré le paysage mental, le sol et le ciel tremblent, l'individu est fêlé. Car la Révolution a inventé le peuple.
Comment se fait-il que la littérature française du XIXe siècle ait fourni au monde quelques-uns de ses héros universels ? que ça commence ici et là, cette production d'imaginaire populaire ? et que ça s'arrête pour ne plus jamais reprendre ?... Où l'on voit comment ce qu'écrit un romancier est plus grand que lui lorsqu'il est à l'écoute de son temps de révolte populaire.
Chroniqueuse à La Quinzaine littéraire, à Révolution puis membre de la rédaction du Monde diplomatique, Évelyne Pieiller a écrit pour le cinéma et le théâtre mais aussi essais et romans - derniers parus, Une histoire du rock pour les ados (2019), L'Almanach des réfractaires (2017).20 prêts
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LCPMusique maestra
Évelyne Pieiller
- FeniXX réédition numérique (Plume)
- 9782307827344
L'histoire de la musique en Europe a longtemps fait briller une éclatante absence : celle des femmes, cantonnées pour l'essentiel dans le rôle, splendide et hautement célébré, de muse et d'interprète-lyrique. Au fil de biographies contées, Évelyne Pieiller nous fait découvrir des figures d'exception, souvent peu connues, des figures différentes, qui eurent des destins de légende à l'image de leur tempérament. Le style alerte, brillant et plein d'humour d'Évelyne Pieiller, nous entraîne à la rencontre de quelques unes de ces dames (la Ceccina - Italienne et compositrice, la Maupin, la Montansier - grand homme de théâtre, la ravissante Sophie Arnould, la Malibran et Pauline Viardot...) dans un crescendo à la mesure de leurs vies rythmées par une passion : la musique.
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LCPEldorado et Cavaliers
Évelyne Pieiller
- FeniXX réédition numérique (M. Nadeau)
- 9782402692120
Eldorado et cavaliers conte la rencontre, à Londres, de Sherlock Holmes, détective, avec Dennis, chanteur de rock, et l'Éventreur, assassin. Chacun a ses fantômes et ses douleurs. Holmes s'ennuie, et n'a guère de goût à vivre ; Dennis doit affronter la mort de sa mère, et l'Éventreur se bat avec la tentation du meurtre. Ce sont eux, les cavaliers, qui galopent devant la peine et la peur, à la recherche de l'Eldorado - le bonheur à inventer. Dans la nuit de Londres, comme des thèmes musicaux, leurs histoires s'annoncent, se déploient, se prêtent à des variations, et enfin s'unissent, car au long du voyage, ils ont connu que la vie est métamorphose. « Eldorado et cavaliers » est un roman d'aventures, d'aventures fantastiques : avec Holmes, Dennis et l'assassin, nous sommes dans cette zone où naissent nos émotions ; là où le quotidien devient plus étrange que les rêves, et où les rêves disent la vérité. Et c'est l'éveil à ce trouble-là, par la traversée des souffrances et des craintes qui sont nôtres, c'est l'éveil à ce qu'elles portent de vie, que propose Eldorado et cavaliers.
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LCPBrillants passants de la nuit
Evelyne Pieiller
- Flammarion (réédition numérique FeniXX)
- 9782403020847
Les passants de la nuit ont les yeux brillants de larmes et de fièvre ; ils se cognent aux murs propres de leur petit logement, en se rappelant avec effroi leurs rêves anciens. Ils marchent dans les rues pour fuir devant leurs peurs, Ils sont un peu perdus, un peu hantés. Dans les villes les lumières luisent. Ils ont vingt ans, ils pleurent d'aimer. Ils ont quarante ans et se demandent ce qu'ils sont devenus. Des uns aux autres circule le besoin d'un monde plus violent. Ils sont déglingués et élégants, de l'élégance du désespoir, saisis comme ces scènes que parfois on voit de la rue, dans une pièce éclairée, derrière les rideaux transparents. Ailleurs, peut-être, la vie est plus dense, dans les ports ou les bistrots. Ailleurs, ah pourquoi pas.
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