Soumis depuis 1964 à la dictature des militaires, le Brésil est devenu une place forte de l'impérialisme en Amérique latine, une terre d'élection pour ses agents privilégiés que sont les firmes multinationales.
L'analyse des mécanismes de domination et d'exploitation mis en jeu par ces firmes, la description exhaustive des implantations étrangères au Brésil par pays d'origine et par secteur d'activité, c'est là le premier apport de cet ouvrage élaboré par le Centre d'études du développement en Amérique latine, un collectif animé et dirigé par Paulo Freire, en collaboration avec des militants de l'Opposition syndicale brésilienne.
C'est donc d'abord un outil précieux, rédigé en termes simples, pour tous ceux qui cherchent à comprendre les nouvelles formes de l'exploitation impérialiste; mais aussi pour ceux qui, en France et en Europe, en particulier pour les travailleurs de ces firmes multinationales, s'efforcent dans leur lutte politique et syndicale de développer la solidarité internationale pour répondre au renforcement de « l'Internationale du capital ».
Cet ouvrage intervient à un moment de crise profonde de la dictature brésilienne, qui voit resurgir avec force les luttes populaires étouffées depuis de longues années. Son deuxième intérêt est précisément de faire connaître les conditions dans lesquelles ces luttes se développent, par la description de l'appareil syndical contrôlé par la bourgeoisie, et surtout par la présentation des objectifs de l'Opposition syndicale brésilienne, très mal connus en Europe.
Ce livre s'appuie sur l'expérience de ces militants, que des années de lutte ont amenés à prendre conscience du phénomène multinational et, partant, à rompre définitivement avec les idéologies nationalistes et populistes qui ont longtemps bloqué l'essor de la gauche brésilienne.