Les vies aussi pleines et aussi diversifiées, ne sont pas monnaie courante. Ne serait-ce que du point de vue des nationalités, Haroun Tazieff en a eues cinq : né à Varsovie en 1914, il fut successivement russe, polonais, apatride (ce qui serait plutôt une non-nationalité), belge et français. Du point de vue des métiers, il a exercé ceux d'ingénieur de sucrerie, d'entomologiste forestier, de peintre, de saboteur de voies de chemin de fer (métier non rétribué), d'ingénieur des mines, de prospecteur d'étain, de géologue, de volcanologue, de prof de fac, de secrétaire d'État... Sans parler de deux douzaines de livres qu'il a écrits, et de la douzaine de films qu'il a réalisés. Au départ, Haroun Tazieff voulait être explorateur polaire. Mais c'est finalement sous les tropiques, qu'il va passer la majeure partie de sa vie. Un jour de 1948, il découvre le phénomène fascinant de l'éruption volcanique. Devenu volcanologue, il parcourt le monde. Ce qui devait le conduire dans l'Antarctique, comblant ainsi un rêve qu'il ne croyait plus réalisable. Ce livre est le premier volet d'une autobiographie. Haroun Tazieff nous raconte la naissance de sa vocation. Il nous livre son expérience des hommes et de la nature. Il nous fait partager les beautés qu'il a rencontrées le long de sa route. Il nous met en garde contre les pollutions qui dégradent l'environnement, la politique, le monde scientifique et universitaire. Il nous parle de ses combats, qui lui ont valu une collection peu banale d'ennemis. Mais aussi des amitiés irremplaçables. Toute cette vie a été marquée par une sorte de joie : celle de relever des défis. Défis de la nature, défis de la société humaine. Et, grâce à la chance, de les gagner. Du moins le plus souvent.