A la librairie Ombres Blanches : Boualem Sansal pour 2084

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The 5 septembre 2015 until 00h00

Librairie Ombres Blanches - 50, rue Gambetta - 31000 Toulouse

Rencontre avec Boualem Sansal à la librairie Ombres Blanches autour de la parution aux éditions Gallimard du volume de ses Œuvres dans la collection Quarto, et, de son dernier roman : 2084, La fin du monde.

Boualem Sansal vit à Boumerdès, près d’Alger. Aux éditions Gallimard, il est l’auteur des livres Le serment des barbares (1999), L’enfant fou de l’arbre creux (2000), Dis-moi le paradis (2003), Harraga 2005), Le village de l’Allemand (2008), Rue Darwin (2011) ainsi que Gouverner au nom d’Allah : islamisation et soif de pouvoir dans le monde arabe (Gallimard, 2013).

Œuvres regroupe 6 de ses romans publiés entre 1999 et 2011. Un même fil les traverse, l’Algérie. L’Algérie douloureuse, dont Boualem Sansal fait le réquisitoire féroce, qu’il s’agisse de la corruption au plus haut niveau, des « dérapages » du FLN, de la guerre civile, et maintenant de la chape de plomb que font peser les islamistes. La somme de ces romans est une sorte d’inventaire du passé non cicatrisé de l’Algérie qui resurgit dans la période contemporaine sous des formes inattendues mais tout aussi brutales, se développant sur le même terreau empoissonné. Tout cela, qui pourrait être seulement lugubre, est tissé d’histoires d’amour, de farces, de rocamboles, de récits grotesques et hilarants ou franchement caustiques : rien de lacrymal, on se tient les côtes ! Aucune nostalgie d’un passé rêvé dans les romans de Boualem Sansal, mais la vie contemporaine telle qu’elle se présente, effroyable et comique. À noter que la partie « Vie et Œuvre » du volume comportera, pour la première fois, des documents précis sur la biographie de l’auteur. Il en reste peu, la guerre d’indépendance, puis le tremblement de terre ayant fait disparaître la plupart des photos de familles qui pouvaient illustrer son enfance et son adolescence.

2084. L’Abistan, immense empire, tire son nom du prophète Abi, « délégué », de Yölah sur terre. Son système est fondé sur l’amnésie et la soumission au dieu unique. Toute pensée personnelle est bannie, un système de surveillance omniprésent permet de connaître les idées et les actes déviants. Officiellement, le peuple unanime vit dans le bonheur de la foi sans questions. Le personnage central, Ati, met en doute les certitudes imposées. Il se lance dans une enquête sur l’existence d’un peuple de renégats, qui vit dans les ghettos, sans le recours de la religion… Au fil d’un récit débridé, plein d’innocence goguenarde, d’inventions cocasses ou inquiétantes, il s’inscrit dans la filiation d’Orwell pour brocarder les dérives et l’hypocrisie du radicalisme religieux qui menace les démocraties. 

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